jeudi 31 mai 2012

La plus belle histoire au monde : Zelda

Zelda OOT Link's cosplay and shield - © journaljose.blogspot.com
Tunique et bouclier: J'OSE la vie!
La plus belle histoire qu'il m'ait été donné d'entendre dans ma vie, la plus complète, la plus riche, la plus inspirante aussi, est celle de la Légende de Zelda

Aucun conte, aucun roman, aucun film, n'a raconté une telle aventure, une telle épopée, une telle histoire d'amour, d'amitié et de vie, de force, de courage et de sagesse. Ni sur une plus longue ligne du temps.

Link Et Epona -
© Nintendo
Pourtant, j'en ai lu des livres, des contes, des histoires, des romans. J'en ai vu des films, et des pièces de théâtre aussi. Et plusieurs étaient vraiment extraordinaires. Je me rappelle, entre autres: La Petite Maison dans La Prairie, ma série de petits livres roses de la Comtesse de Ségur que je relisais chaque année à une certaine époque, les contes de Disney, puis Cyrano de Bergerac, Les Trois Mousquetaires, les Dames d'Avalon, et plus récemment les Pirates des Caraïbes. Je me les rappelle comme d'autres n'oublieront jamais Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter. 
Link dans Ocarina Of Time
© Nintendo

Mais, depuis que nos fils ont eu une vieille console 64 d'un copain qui ne la voulait plus, qu'ils y ont découvert une vieille cassette de Ocarina Of Time dont les connexions étaient un peu rouillées (parce que le chaton de l'ancien proprio avait fait pipi dessus), c'est un trésor inestimable, comme sorti d'un coffre tout bleu, qui nous a été offert. 

Je suis à télécharger des photos pour terminer une publication sur le sujet que je prépare depuis déjà plus d'un an. En attendant, si je vous parle de La Légende de Zelda, c'est parce que je suis émue chaque fois que l'histoire d'une aventure commence, ou se termine; chaque fois que nos enfants discutent avec tant d'entrain de connaissance du sujet et partagent leur joie; chaque fois qu'ils chantent, sifflent un air ou la jouent au piano; chaque fois qu'ils font jouer une mélodie sur Youtube ou d'un CD dans l'auto, le volume à plein régime. Chaque fois, je me dis que sans Zelda et Link, notre vie ne serait pas du tout la même. Vous comprendrez pourquoi très bientôt. ;-) 


La plus belle histoire au monde va à nouveau nous être racontée ce soir. En musique cette fois, et chaque fois qu'on y pense, on sait déjà qu'on sera transportés, et transformés ! 
Musique Maestro Koji Kondo !

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© Symphony of the Goddesses - Nintendo

Jason Michael Paul Productions, inc. et Nintendo sont fiers de présenter The Legend of Zelda: Symphony of the Goddesses, un concert-événement qui entraîne un public de tous les âges dans une aventure orchestrale enlevante à travers une des franchises du monde du jeu vidéo les plus appréciées de tous les temps.

Sous la direction du chef d'orchestre Eímear Noone, The Legend of Zelda: Symphony of the Goddesses est la toute première symphonie en quatre mouvements ayant pour thème un jeu vidéo à être présentée en concert. L'oeuvre, arrangée par le directeur musical de Zelda Symphony, Chad Seiter (Star Trek, LOST et Fringe), met aussi en valeur le travail révéré de Koji Kondo, compositeur et chef opérateur du son chez Nintendo, et de son équipe dévouée. Vingt-cinq ans d'histoire de Zelda défilent en images dans cette superbe présentation cinématique qui déferle au son de la musique prenante de la série, jouée en direct par un orchestre complet accompagné d'une chorale.

mercredi 23 mai 2012

Les Rodriguez-Martin ont été RELAXÉS !

Après avoir passé des mois à nous demander comment soutenir ces familles à l'étranger qui sont harcelés par l'Éducation Nationale - sans jamais trouvé autre chose que de faire suivre les infos qu'on trouvait ici, sur ce blog, bien mince soutien, nous en convenons -;
après avoir passé des mois et toute la fin de semaine à parler de ce procès autour de nous, aux familles unschoolers et homeschoolers, et autour de nous au Salon du Livre Anarchiste de Montréal;
après avoir attendu toute la journée hier, en cherchant sur le web, en questionnant sur facebook, pour savoir ce qui était arrivé au Tribunal de Bourg-en-Bresse, et bien voilà !
Nous venons tout juste d'ouvrir l'ordinateur - après un passage au supermarché pour les fruits et verdures du jour, et la cueillette de feuilles de pissenlits pour le smoothie du matin - et nous apprenons, grâce au commentaire laissé par Sicile sur le post d'hier sur notre blog (merci, merci Sicile!) - que les Martin Rodriguez ONT ÉTÉ RELAXÉS ! Yeah !!!!!!!!!!!!!!

Plus de détails, ici: http://rhone-alpes.france3.fr/info/instruction-a-domicile--les-parents-relaxes-74037348.html
-nous n'arrivons pas à télécharger les vidéos en ce moment, dites-nousi si vous y arrivez.
(«relaxe», ça veut dire que la poursuite n'a pas été retenue.)

Et ça veut dire donc que la France n'aura pas à changer sa devise... ! ;-)

Y'a encore une liberté quelque part... nous avons des droits, à nous de les défendre, et de protéger ceux de nos enfants.

Familles de partout, gardons courage et refusons nous aussi que nos enfants soient testés. Et bien sûr, ça veut dire aussi de ne pas être le parent qui teste les enfants pour quelque raison que ce soit, hein ! Surtout, ne pas faire porter à nos enfants le poids de ces contrôles et contraintes socio-culturelles parce qu'on ne se sent pas assez de force et de courage pour refuser de s'y soumettre. D'autres l'ont fait, on peut aussi. Unissons-nous, c'est ça qu'on appelle «solidarité».

Familles françaises qui vous démenez contre l'ÉN, il est fort probable que cette relaxe vous servira: BRAVO pour votre courage, vous êtes source d'inspiration en suivant ainsi votre instinct.

Aux Rodriguez-Martin, nous disons BRAVO pour votre courage, votre soif de vie et de vérité. Soyez heureux !

JOSE


P.S. Si c'était notre famille qui avait été ainsi harcelée et poursuivie illégalement, nous penserions à intenter une poursuite pour atteinte à la réputation, harcèlement et perte de jouissance de la vie. Et vous? Est-ce possible après une relaxe ? ~ Edith

mardi 22 mai 2012

Interview de Sylvie Martin-Rodriguez

En attendant des nouvelles du procès qui a eu lieu cet après-midi à 15h00 (9h00, heure du Québec), à Bourg-en-Bresse, nous faisons suivre ici une interview de Sylvie Martin Rodriguez publiée sur le site Mes Premières Lectures la semaine dernière. La meilleure entrevue que nous ayons eu la chance de lire jusqu'à maintenant, avec tous les détails et beaucoup d'informations qui sont trop souvent occultées, en tout ou en partie, par les médias.

On a vraiment l'impression que le cas de cette famille est en train de servir d'exemple et c'est franchement odieux. Nous ne savons pas encore ce qu'il est advenu du jugement, si l'Éducation Nationale a été déboutée ou pas, s'il y aura des suites à cette affaire, nous transmettrons les nouvelles ici dès que nous en aurons.

Et pour ceux qui croient que c'est différent ici, et bien, ça ne l'est pas tant que ça. La plus grande différence réside dans une partie de la loi. Ici, on ne parle pas de socle commun à 16 ans mais d'équivalence de l'enseignement et de l'expérience éducative. Pour le reste, la vie est semblable, les enfants sont enfermés à l'école et contraints sans aucune raison, et leurs besoins ne sont pas respectés. Nous saluons à nouveau le courage de cette famille et de toutes celles qui les soutiennent car c'est l'absence de ce soutien social (moral et financier) essentiel qui est le plus dur à vivre. Nous le savons, nous l'avons vécu.

Edith
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photo : propriété Martin-Rodriguez
Sylvie Martin-Rodriguez
Interview de Sylvie Martin Rodriguez
Elle raconte comment sa famille est menacée par l’éducation Nationale !
 
Auteur des 10 plus Gros mensonges sur l’école à la maison
Elle instruit ses enfants elle-même et nous raconte son quotidien et ses tribulations vis-à-vis de l’éducation Nationale, contre laquelle sa famille est en bras de fer depuis 3 ans.
 
Interview de Sylvie Martin Rodriguez, 44 ans, qui d’une part participe à l’entreprise de son mari, Régis, et d’autre part se consacre pleinement, surtout et avant tout à ses enfants, leur bien-être et leur instruction.

photo: propriété Martin-Rodriguez

Mes Premières Lectures : Bonjour Sylvie Martin Rodriguez, vous nous présentez toute la famille ?

Sylvie Martin Rodriguez : Régis, mon mari a 44 ans, il est fabricant de tentes nomades (yourtes, tipis et surtout de tentes western …), ce qui lui permet de travailler à la maison. J’ai 44 ans également. Nous nous connaissons depuis l’âge de 11 ans. Tom a 12 ans et demi et Lilou 9 ans et demi.


Mes Premières Lectures : Vous habitez à la campagne et avez fait en sorte de concilier vie professionnelle et vie de famille.

Sylvie Martin Rodriguez : Oui, avec Régis nous avons fait le choix de faire un travail qui nous permette de rester en famille. Et lorsque nous partons pour livrer les chariots et tentes, cela nous permet de faire le déplacement tous ensemble et de visiter la région où nous allons. Au quotidien, Régis fabrique les tentes et moi je m’occupe du reste. On habite à la montagne, à un peu plus de 900 mètres d’altitude.


Mes Premières Lectures : Pourquoi avoir fait le choix de l’instruction de vos enfants à la maison ?

Sylvie Martin Rodriguez : C’est un choix déjà très ancien. Nous avions déjà fait le choix avec Régis, de ne pas mettre nos enfants à l’école avant même d’en avoir… Nous sommes restés sur ce que nous avions décidé, parce que nous sommes contre le système scolaire et l’élevage en groupe. C’est-à-dire, contre le fait qu’il n’y ait aucun respect de l’individualité de chaque enfant ; contre le fait que l’apprentissage soit le même pour tous ; les horaires très strictes, le fait d’être obligé d’aller à l’école. Mais aussi toute la violence qu’il y a à l’école. La violence de l’institution elle-même, avec les horaires, le non respect des rythmes des enfants etc, et puis la violence des enfants entre eux, de certains enseignants sur les enfants…


Mes Premières Lectures : L’idée, pour vous, c’était de protéger vos enfants de tout cela ?

Sylvie Martin Rodriguez : Il y a deux raisons pour lesquelles nous avons choisi l’instruction en famille pour nos enfants : en tant que parents, nous voulons protéger nos enfants. La seconde raison, c’est que Régis et moi aimons être avec nos enfants. Ils sont nés, on les a élevés, on était ensemble et on reste ensemble. Pour nous c’est naturel de vivre avec eux. Il y a toutes les raisons évoquées ci-dessus, mais il y a ça aussi. Et puis nous sommes vraiment très libres. On peut partir quand on veut, ils apprennent à leur rythme. Nous sommes est tous très très libres.



Mes Premières Lectures : Comment vous vous êtes préparés à instruire vos enfants à la maison ?

Sylvie Martin Rodriguez : Au tout début nous n’y étions pas préparés. . Nous avions fait ce choix avant la naissance des enfants. Nous nous sommes dit que nous verrions le jour venu. Et puis le moment venu, nous avons regardé ce qui existait, les associations, sur Internet, des choses comme ça. Nous avons eu des contacts, nous avons commencé à voir que d’autres familles faisaient la même chose, que d’autres familles avaient des enfants déjà grands, que d’autres avaient des enfants adultes… Nous avons posé des questions, nous nous sommes un peu intéressés à tout ça, nous avons rencontré des gens et puis cela s’est fait de façon assez naturelle. Les enfants grandissent, on voit comment ils fonctionnent et surtout, tant qu’on est ouverts sur le monde, apprendre, ce n’est pas difficile. Les enfants ont appris tellement de choses ! Ne serait-ce qu’avec les amis, avec les copains, avec les sorties, avec les voyages, et il ne faut surtout pas négliger Internet. Internet, c’est énorme ; ça représente un gros pourcentage de leurs apprentissages et de leurs connaissances. Lorsque nous connaissons le sujet auquel ils s’intéressent, on répond, on approfondit, on achète les bouquins, etc ou on ne connaît pas et on va chercher l’info où elle est : chez les spécialistes, sur Internet, dans les bouquins... On trouve toujours l’information dont on a besoin.



Mes Premières Lectures : Pas d’horaires stricts, pas de programme préétabli, l’apprentissage informel se déroule au fil des envies des enfants et des circonstances ?

Sylvie Martin Rodriguez : Quand ils étaient petits, cela se passait vraiment comme ça. En grandissant, c’est un peu plus compliqué. Nous approfondissons les choses de façon plus sérieuse, et lorsque c’est vraiment un sujet qui les passionne, on va très loin dans le détail. Mais oui, cela se passe un peu comme ça. A leur âge ils savent lire écrire et compter, leur culture générale est énorme, avec Internet, avec les documentaires, les films, les dessins animés, avec toutes les revues auxquelles nous sommes abonnés. Nous lisons beaucoup, beaucoup, beaucoup… Nous sommes dispo pour répondre à n’importe quelle question. Quand on regarde un documentaire ou un film, ou quoi que ce soit avec eux, ils ont toujours des milliers de questions à poser. Donc, quand on répond de façon sérieuse, cela approfondi leurs connaissances.


Mes Premières Lectures : Ecole à la maison et apprentissage du collectif, comment ça se gère ?

Sylvie Martin Rodriguez : En ce qui concerne la sociabilité, on ne fait rien de particulier, parce que Régis et moi sommes sociables. Nous avons beaucoup de copains, copains qui ont des enfants. On se voit tout le temps. C’est très très rare qu’il n’y ait pas quelqu’un à la maison. Les enfants sont nés dans ce contexte. Un enfant n’a pas à devenir sociable, parce qu’un enfant c’est un petit humain et c’est dans sa nature que d’être sociable. Les enfants qui ne le sont pas ont été abîmés. Et surtout, quand l’école nous parle d’enfants sociables, ça me fait rire. Parce qu’avec ce qui se passe dans les cours de récré, si c’est ce qu’ils appellent sociabilité… heu.. Alors oui, je peux leur en apprendre. Alors évidemment pour nous c’est très très important parce que pour nos enfants, les copains, c’est l’essentiel, c’est leur bonheur, ils adorent jouer, ils adorent voir leurs copains. Donc c’est vraiment la priorité absolue dans notre famille. Attention, je ne suis pas en train de dire que voir beaucoup de monde, c’est indispensable. Moi j’ai énormément de respect pour les enfants qui sont timides, et pour les gens qui sont sauvages, et je ne porte aucun jugement là-dessus. On a quand même aussi le droit, en France, d’être timide et sauvage et de pas avoir envie de voir du monde. Bon ce n’est pas notre cas, et heureusement parce qu’alors, l’éducation nationale nous serait tombée dessus encore plus fort que ce qu’elle le fait déjà.


Mes Premières Lectures : En France, ça n’est pas l’école mais l’Instruction qui est obligatoire de 6 à 16 ans n’est-ce pas ? Comment ça se passe lorsqu’on fait l’école à la maison ?

Sylvie Martin Rodriguez : Oui. Il faut qu’à 16 ans, l’enfant ait acquis le socle commun de connaissance établi par l’éducation nationale. Ça, c’est la loi. Nous, en tant que famille qui instruit à la maison, n’avons pas à suivre les programmes scolaires, et nos enfants n’ont pas à avoir un niveau équivalent aux enfants scolarisés au même âge. Par contre, à 16 ans, ils doivent avoir acquis le socle commun de connaissances. Ils doivent en avoir la maîtrise, ce qui n’est pas d’ailleurs le cas des élèves de l’éducation nationale. Une première injustice.
D’un point de vue pratique, on doit faire une déclaration d’instruction en famille chaque année auprès de l’éducation nationale.


Mes Premières Lectures : Comment se passent les relations avec l’éducation nationale ?

Sylvie Martin Rodriguez : L’éducation nationale ne nous facilite pas du tout les choses, elle nous met des bâtons dans les roues sans arrêt, elle nous gâche la vie alors qu’on avait une vie qui était vraiment très très chouette. Maintenant on vit un enfer au quotidien parce qu’on ne sait absolument pas ce qui va nous tomber sur la tête. Simplement parce que nous avons refusé d’obéir aux exigences illégales d’un inspecteur d’Académie. Comme ils ont l’habitude d’être obéis au doigt et à l’œil, ils se vexent facilement visiblement, et donc depuis 3 ans, nous sommes en procédure avec l’éducation nationale.



Mes Premières Lectures : Quelles étaient ces exigences « illégales » ?

Sylvie Martin Rodriguez : Il faut d’abord expliquer que d’une part, il y a la loi sur l’école à la maison, et d’autre part, les habitudes de l’éducation nationale. Ce sont deux choses totalement différentes. Quoi qu’ils en disent, à l’éducation nationale, ils n’aiment pas l’idée de l’existence de l’école à la maison. Ils aiment bien arriver en cow-boys fringants qui viennent sauver ces pauvres enfants enfermés dans leurs familles et qui ne voient jamais la lumière du jour. Donc, ils arrivent en étant vraiment très méprisants, et vraiment sûrs de leur bon droit, et exigent des modalités de contrôle que la loi n’exige pas. Et notamment, de tester les enfants, c’est-à-dire de les évaluer en leur posant des questions à l’oral et à l’écrit. La loi dit qu’ils doivent venir vérifier l’instruction donnée aux enfants. A partir de cette phrase, chacun interprète comme il veut. Eux l’interprètent en décidant qu’ils ont le droit de tester les enfants. La loi ne parle pas du tout de test, elle dit qu’il faut vérifier l’enseignement. De même que dans les écoles : ils font confiance aux notes que l’enseignant donne, et ne vont pas interroger individuellement les 30 élèves de chaque classe, pour voir si réellement ils sont instruits. Et bien pour nous, c’est pareil. Nous exigeons d’être traités de la même façon, c’est-à-dire que nous ne voulons pas être soupçonnés de mensonges lorsque nous détaillons l’instruction donnée à nos enfants. Lors du contrôle, nous sommes prêts à montrer toutes nos ressources, toutes les traces des travaux des enfants, à leur dire ce qu’ils savent ou pas, ce qu’ils sauront, etc… Nous leur avons même proposé de rester plusieurs jours s’ils le souhaitent pour constater l’instruction des enfants. Ils ont refusé. Mais par contre ils ne les testeront pas !

Ça ils ne peuvent pas l’avaler, du coup, on se retrouve au tribunal correctionnel.


Mes Premières Lectures : Des contrôles ont-ils déjà pu se faire auprès de vous ?

Sylvie Martin Rodriguez : Il y a eu un premier contrôle en 2009, et c’est de là que tout est parti. A l’époque, nous avions envoyé un premier courrier pour confirmer que nous allions recevoir l’inspectrice, tout en la prévenant que les enfants ne seraient pas testés, sans exiger quoi que ce soit d’autre. Elle n’a pas répondu et est arrivée le jour J, avec une seconde personne sans nous en avoir informés. Elle a voulu tout de suite tester les enfants. Nous nous y sommes opposé en lui répondant « mais enfin vous n’avez pas lu notre courrier ? ». Nous lui avons mis la loi sous le nez et elle nous a répondu « moi la loi, je m’en fous, ça ne me concerne pas, je ne veux rien savoir, vos enfants seront scolarisés en septembre ». Nous avons répondu que, dans ce cas, nous irions en justice. Nous lui avons alors demandé de nous mettre par écrit qu’elle refusait de regarder nos ressources et travaux d’apprentissages. Elle s’est calmée, et elle a commencé à jeter un œil sur les ressources. Nous nous sommes aperçus que pendant le contrôle, elle changeait d’avis sur nous.
Le problème, c’est qu’elle est repartie sans ses feuilles de tests remplies, et plutôt que de se faire taper sur les doigts, elle a fait un rapport dans lequel elle dit qu’elle n’a pas pu se rendre compte de l’instruction des enfants. Ce n’était pas vrai, mais elle n’a pas voulu se faire taper sur les doigts par sa hiérarchie à mon avis. Son supérieur, l’inspecteur d’académie, sans nous connaître, sans jamais nous avoir vus ni entendus, nous a menacés de signalement pour enfants en danger. Nous avons porté plainte. Plainte qui n’a pas été pris en compte, car il s’agissait d’une simple plainte sans avocat. C’est là que la guerre a commencé.


Mes Premières Lectures : C’est une guerre des nerfs c’est ça ?

Sylvie Martin Rodriguez : Oui, parce que le procès devait avoir lieu le 15 novembre 2011. Le jour J, les médias étaient présents, des gens s’étaient déplacés de partout en France, l’avocat venait de Nice, et le procès a été reporté… Tout ça pour rien. Sans compter les frais de justice.
Mais guerre des nerfs ou pas, on ne lâchera pas.


Mes Premières Lectures : Aujourd’hui vous êtes convoqués en procès pour un délit que vous n’avez pas commis, c’est cela ?

Sylvie Martin Rodriguez : Oui, nous sommes convoqués au tribunal correctionnel de Bourg En Bresse à 15h le 22 mai 2012, (4 rue du Palais) pour avoir refusé d’inscrire les enfants après mise en demeure de l’inspecteur d’Académie. Une mise en demeure que nous n’avons jamais reçue. Nous sommes aussi accusés de faire obstacle au contrôle de l’inspection d’académie. Alors que nous ne refusons pas le contrôle, nous demandons seulement à ce qu’il se fasse dans des conditions respectueuses et qu’ils nous confirment par écrit qu’ils ne testeront pas les enfants.

Début janvier pourtant, nous avons reçu la lettre que nous attendions depuis 3 ans, une lettre de l’inspecteur, ultra respectueuse, indiquant qu’il ne testerait pas les enfants. Il l’a écrit noir sur blanc ! Donc, nous avons accepté le contrôle, qu’il a annulé un quart d’heure avant l’heure prévue, alors que nous avions tout préparé et que nous l’attentions. C’était en février 2012.

A l’inspection, ils affirment qu’ils s’inquiètent pour les enfants. Ce qui ne les a pas empêchés d’annuler le contrôle sans aucune explication. Un mois et demi après l’annulation de dernière minute, nous recevons une nouvelle demande de contrôle. Par contre, dans ce courrier, il n’est plus question de ne plus tester les enfants d’une part, et d’autre part, ils ont décidé de venir à trois inspecteurs ! Nous supposons qu’il y a un lien avec la nouvelle circulaire.

D’autres familles vivent la même chose que nous, nous sommes loin d’être les seuls. L’instruction et le bien-être des enfants ne sont pas en cause une seule seconde dans toutes ces procédures. C’est simplement parce que nous n’avons pas obéit aux abus de pouvoirs des inspecteurs de l’éducation Nationale que nous en sommes là.

Nous sommes terrifiés. On croise les doigts. Nous savons que nous sommes dans le juste.
De nombreuses personnes ont déclaré vouloir venir nous soutenir sur place, j’espère que ce sera le cas.


Mes Premières Lectures : Si vous aviez su que ça se passerait aussi mal ? Auriez-vous fait autrement ? Avez-vous des regrets ?

Sylvie Martin Rodriguez : Aucun regret, mais aucun ! Je crois que parfois, à l’éducation nationale, ils ont tellement l’habitude de voir des gens résignés qu’ils se rendent pas compte qu’il existe des gens qui sont prêts à batailler jusqu’à un point qu’ils n’imaginent pas. Imaginer mes enfants dans une école, c’est totalement inconcevable. Et pour n’importe quel professeur de ma région, je peux vous assurer qu’aucun n’aurait envie de m’avoir comme parent d’élève. Ce n’est pas concevable d’enfermer mes enfants entre quatre murs avec des instits qui vont faire un cours pour 30 élèves, sans aucune liberté ...

Évidemment que si c’était à refaire, nous referions la même chose ! Nous sommes dans notre bon droit. Nos enfants sont heureux, ils sont instruits et c’est tout ce qui compte.

Et nous n’avons pas attendu l’obligation légale d’instruction à 6 ans pour commencer à instruire nos enfants, ils le sont depuis qu’ils sont tout-petits. A 6 ans cela faisait déjà longtemps que je lisais des histoires à mon loulou, que nous faisions des jeux et des tas d’autres choses.


Mes Premières Lectures : Pouvez-vous nous parler de l’appel à la désobéissance que vous lancez ?


Sylvie Martin Rodriguez :
L’appel à la désobéissance et notre procès sont deux choses distinctes, bien que liées d’une certaine manière. C’est- à dire que depuis 1998, les hommes et femmes politiques de tous bords, veulent interdire l’école à la maison, c’est une certitude. Mais ils n’en ont pas le droit, puisque la liberté d’enseignement et de conscience font partie de notre constitution. Donc, ils essaient de l’interdire de façon détournée. Et c’est vrai que la plupart des associations ne se sont pas mises en travers de ces intentions. Petit à petit, au fil des années, les lois se sont durcies. Nous avons de plus en plus de restrictions, nous sommes traités comme des gens qui enferment leurs enfants dans des sectes, il y a des rumeurs qui courent, comme si nous étions des bourreaux d’enfants qui les enferment et ne les laissent pas voir la lumière du jour. Ce sont des choses qui ne sont pas vraies mais qui font le lit des préjugés sur l’école à la maison.

Sans parler du fait que ne pas mettre son enfant à l’école est le sacrilège absolu en France. L’éducation nationale est une véritable religion. Quand je pense qu’elle se dit « laïque », c’est quand même rigolo. Parce que quand on ne met pas son enfant à l’école on subit des pressions inouïes, et notamment, de la part de l’éducation nationale.

C’est assez nouveau qu’il y ait des familles qui se rebellent contre les abus des inspecteurs, car évidemment on est loin, loin, loin d’être les seuls à subir ce genre d’injustice. Mais la plupart du temps, quand les familles sont menacées d’être signalées au procureur, elles laissent tomber parce qu’elles ont peur. C’est compréhensible, car la menace qui plane au-dessus de leurs têtes, c’est la menace de leur enlever leurs enfants ! Même si, bien sûr, ce n’est pas dit de façon aussi claire.
Donc tout le monde laisse tomber.

Comme il y a de plus en plus de familles qui résistent désormais, ils essaient de rendre les choses de plus en plus sévères.

En janvier 2012, ils ont pondu une nouvelle circulaire sur l’obligation scolaire, qui permet aux inspecteurs de poursuivre les familles à la moindre contestation. Ce n’est pas compliqué : si la famille dit « là je ne suis pas d’accord vous n’avez pas le droit… », la circulaire leur permet de considérer que c’est une façon de faire obstacle au contrôle : signalement au procureur.

Dans mon appel à la désobéissance, je décortique bien tout cela de 1998 à aujourd’hui. Nous pouvons nous apercevoir alors que le but, c’est d’interdire l’école à la maison. En passant par la dissuasion des familles à se rebeller et à faire ce choix. Car les familles qui vont faire ce choix (d’instruction en famille), vont se retrouver harcelées et discriminées en permanence.

Attention : mon appel à la désobéissance est un appel à la désobéissance à la circulaire mais pas à la loi. Une circulaire est un document interne auquel les employés d’une institution doivent se plier, mais il ne nous concerne pas. Ce n’est pas une loi et les particuliers n’ont pas à s’y plier.
Cette circulaire est totalement discriminatoire, et, que je sache, la discrimination est interdite en France.

La circulaire exige des tas de choses qui ne sont pas dans la loi, mais la plupart des familles confondent un peu tout. Il faut convaincre les familles de désobéir parce que 95% des familles y obéissent, par ignorance souvent, car elles ne savent pas qu’elles ont le droit d’y désobéir, pendant que d’autre obéissent par peur.

Il faut se défendre puisqu’on nous attaque. Si nous ne le faisons pas, beaucoup de familles vont se retrouver devant un juge de façon terriblement injuste alors qu’elles n’auront rien fait. Alors qu’elles auront respecté la loi : celle d’instruire les enfants.

Se battre permet parfois de faire changer les choses. Moi, je refuse d’être considérée comme quelqu’un qui serait dans une secte, en train d’enfermer mes enfants parce que je fais le choix sacrilège de ne pas les mettre à l’école.


Mes Premières Lectures : Hors des murs, pourquoi ce nom là pour le site Internet que vous avez créé avec des amis ?

Sylvie Martin Rodriguez : C’est pour dire qu’en dehors des murs de l’école, il existe des familles qui vivent autrement et qui vivent bien. Mon but n’était pas de faire l’apologie de l’école à la maison. Je n’attaquerais pas l’école si elle ne m’avait pas attaquée. A partir du moment où j’ai été attaquée, je me défends. Quand ils laisseront les familles tranquilles, ils n’entendront plus parler de nous. adresse du site ICI .


Mes Premières Lectures : Quelles idées reçues voulez-vous balayer au passage ?

Sylvie Martin Rodriguez : Nous sommes des familles normales, tout simplement. Souvent, l’instruction à la maison est perçue soit comme un choix réservé à des familles très aisées, donc, un choix réservé à peu de gens, ce qui rassure tout le monde ; soit comme un choix fait par des familles complètement allumées qui vivent pied nus, les enfants à poil, la morve au nez. On montre toujours des caricatures qui font que les gens ne se sentent pas concernés. Alors que la plupart d’entre-nous sommes des gens comme les autres, comme dans n’importe quel milieu.
Nous avons décidé de relever la tête, ce qui pose problème à l’éducation nationale. Parce que j’estime qu’une institution qui a des résultats comme l’éducation nationale en France, n’a de leçons à donner à personne.


Mes Premières Lectures : Où trouvez-vous l’énergie de vous battre ?

Sylvie Martin Rodriguez : D’abord, c’est l’instinct de survie. Ensuite, l’énergie, je la trouve grâce à mes amis, qui sont extrêmement courageux, ou grâce à des connaissances qui nous défendent mordicus. Nous sommes tous très soudés. Nous sommes de plus en plus nombreux à résister.
J’ai reçu plus d’une centaine de signatures pour l’appel à la désobéissance, y compris de gens qui ne font pas l’école à la maison mais qui soutiennent les signataires.


Mes Premières Lectures : Vous êtes aussi auteur… Un ouvrage intitulé les 10 plus gros mensonges sur l’école à la maison paru en 2008.


Sylvie Martin Rodriguez : Oui justement en 2007, à travers Georges Fenech, président de l’association de la Miviludes, l’éducation nationale a essayé encore une fois, tout en le niant, d’interdire l’école à la maison. Ils voulaient faire passer un amendement qui aurait autorisé seulement les familles avec des enfants handicapés, ou les gens du voyage, ou les familles partant faire un périple autour du monde… de faire l’école à la maison. Ce qui revenait à dire que, pour tous les autres, ce serait interdit.
Cela m’a rendue folle de rage. Une amie m’a parlé de la collection « les 10 plus gros mensonges » ; je les ai appelés, ils ont dit oui tout de suite. Et j’ai écrit le livre.
Il n’est plus totalement d’actualité puisqu’il s’est passé pas mal de choses depuis. Je citais pas mal les associations à cette époque, mais je ne m’étais pas rendu compte à quel point, en réalité, elles font un travail de sape sur le sujet. Elles n’agissent pas. Si nous sommes nombreux dans des situations difficiles aujourd’hui, c’est aussi parce qu’elles ne font rien de concret, hormis de dire de temps en temps qu’elles ne sont pas d’accord, tout en demandant à ce que la loi soit respectée. Mais cela reste à l’état de paroles et ne se traduit pas en actes. Les gens suivent ce que disent les associations ; Quand rien de concret n’est fait, c’est du pain béni pour l’éducation nationale qui doit bien rigoler...


Mes Premières Lectures : ça ne vous a pas donné envie de créer votre propre association du coup ?


Sylvie Martin Rodriguez : Au contraire, parce qu’en étant libres, nous pouvons agir, sans demander l’autorisation à qui que ce soit. Les gens qui veulent nous soutenir peuvent le faire librement. Ceux qui ne le veulent pas ne le font pas, mais au moins, on ne passe des mois en blabla. Dans les asso, il y a toujours quelqu’un pour chipoter et empêcher l’action.
Nous nous cotisons pour payer les frais de justice qui coûtent très cher (c’est aussi sur les finances que compte l’éducation nationale pour que les familles abandonnent).
A chaque fois qu’une famille est en souci, on se cotise. De cette façon, chaque famille est soutenue pour payer les frais de justice.


Mes Premières Lectures : Pour conclure sur une note littéraire, quels sont les livres de chevet dans la famille Rodriguez-Martin en ce moment ?


Sylvie Martin Rodriguez : Régis est un fan d’histoire, il ne peut lire que des romans historiques. Moi je lis Dune en ce moment, parce que j’aime bien les sagas et le fantastique.

Avec mes enfants on lit ensemble Fablehaven, il y a 5 tomes. Il s’agit d’aventures magiques avec des animaux imaginaires etc. on lit ça tous les soirs.

Tom lit la trilogie d’Ewilan. Il est aussi fan de BD.

Et Lilou est dans les Fables de La Fontaine et les contes de Grimm. Ce qui ne vient pas de moi, parce que j’ai horreur des fables et des poésies. Mais même si je n’aime pas, je mets à disposition ce que les enfants demandent.



Mes Premières Lectures : Merci Sylvie Martin Rodriguez pour cet échange.

lundi 21 mai 2012

La face cachée de la viande - BA du film de Julie Snyder / Productions J

On en parlait ici en janvier 2011, la bande-annonce est ENFIN publiée sur le site web des Productions J. Dans la section «végétarisme et implication sociale», on peut lire ceci:
« En plus d'encourager plusieurs causes sociales dans les différentes émissions qu'elle a animées, Julie Snyder s'implique régulièrement dans plusieurs activités caritatives. Elle accepte régulièrement le rôle de présidente d’honneur de soirées bénéfices. Parmi ses principaux coups de coeur, citons :

Titre La face cachée de la viande – Bande Annonce (fr)


Quand ce documentaire sortira-t-il sur nos écrans ? Là est la question.

Et est-ce qu'il aidera à faire cesser la cruauté envers les animaux ? (et, comme effet secondaire, toutes ces maladies dues à la consommation de produits non-végétaux ?) Là, là, là... on voudrait bien le savoir, n'est-ce-pas ?


samedi 19 mai 2012

La France, un pays libre ?

Il se fait tard, et je viens de dire que je vais faire dodo mais bon, je ne veux pas oublier alors voilà.

De retour de voyage, nous avons écouté ce matin, en famille, l'interview que les Rodriguez-Martin ont accordé à Hervé Pauchon avant-hier, à la radio de France Inter, pour connaître les derniers développements dans l'affaire de cette famille française poursuivie par l'Éducation Nationale. Ce fameux procès qui aura lieu ce mardi, le 22 mai, à Bourg-en-Bresse, où nous apprendrons si la France est encore un pays libre... ou pas.
photo: propriété Martin-Rodriguez
Famille Martin-Rodriguez
Nous sommes de tout cœur, malgré la distance, avec la famille Rodriguez-Martin qui fera face à la justice pour avoir osé offrir une vraie vie à leurs enfants. Les parents respectent toutes les lois - et leurs enfants - , acceptent les contrôles annuels mais refusent que les inspecteurs de l'Éducation Nationale testent leurs enfants - un choix tout à fait légal, que ne veulent décidément pas respecter ces employés de l'État.

Ce mardi, verra-t-on enfin un juge mettre un terme à cette saga de harcèlement qui dure depuis trois ans pour cette famille qui a fait le choix de l'apprentissage informel comme façon d'instruire ses enfants ? Ou la France devra-t-elle changer sa devise (Liberté - Égalité - Fraternité) ?

Pour connaître toute l'histoire depuis le début, visitez leur page sur Daily Motion. Avec humour (malgré le stress), un beau travail d'équipe (super famille!) et bien du talent aussi, ils racontent leur mésaventure. Cette fois, ils sont Doc et Marty dans Retour vers le ... passé. BRAVO ! Et courage !

Toute l'équipe de J'OSE la vie !

I LOVE NY

Je ne sais pas combien de fois j'ai vu ces lettres imprimée sur des t-shirts dans ma vie et, chaque fois, je me suis demandée ce qui faisait que tant de gens aient visité NYC et aient aimé au point de porter un t-shirt pour l'exprimer.
Nous sommes rentrés hier soir de notre séjour et j'ai vraiment eu envie de m'offrir un tel t-shirt. Noir, avec une grosse pomme en paillettes ! (mais je ne l'ai pas fait. :-) C'était vraiment cool ! Les gens là-bas sont cool, la bouffe, les transports, tout est cool ! Comme me le disait notre voisin tantôt, moi qui aime tant la campagne, la forêt, le calme et la tranquillité, c'est drôle de dire que j'ai aimé Manhattan mais, sans trop savoir pourquoi, j'ai beaucoup aimé. Et j'y retournerai sans hésiter.

Avant de quitter, jeudi après-midi, nous étions déjà nostalgiques de ces moments passés sur l'île qu'on a vue si souvent dans tous ces films américains. Je reviendrai vous raconter un peu notre séjour, et partager nos trouvailles restos, mais là, je venais juste pour exprimer ceci avant de repartir demain matin. Malgré la fatigue, notre fils a exprimé le souhait de joindre Marike Reid-Gaudet, présidente de l'AQED, qui l'invite pour une présentation à la salle thématique pour parents et enfants au Salon du Livre Anarchiste demain. Je sais que ce petit voyage mère-fils va nous faire du bien. Donc, j'imprime l'itinéraire, nous préparons un petit lunch et dodo pour partir tôt demain.
Edith

À propos des jeux vidéos - unschooling et jeux vidéos

Notre fils a dit ceci il y a longtemps:
«Si un enfant est heureux en utilisant une technologie, ça n'est pas "correct"...
Mais si un parent utilise une technologie, et que c'est pour "travailler", produire et faire rouler l'économie, c'est correct.» 
Shigeru Miyamoto, créateur des Marios Bros et des séries Zelda et Donkey Kong (copyright : Nintendo)
La question soulevée est : « l'enfant travaillait-il ? Était-ce dur et surtout pas amusant ? »

L'an dernier, Stéphane a rencontré cette insinuation au travail; quelqu'un s'est mis à dévaloriser les jeux vidéos. Ce quelqu'un dirait pareil pour la télé d'habitude en disant que c'est sa femme qui regarde, pas lui. Il n'a pas d'enfants mais clame haut et fort à tous les autres (qui sont des parents) que lui, il ne laisserait pas des enfants jouer à des jeux vidéos... ou en tout cas, jamais plus de 30 minutes par jour... et s'ils étaient en colère lors d'un jeu, alors il le retirerait pour de bon. Stef a essayé de répondre calmement mais le monsieur en colère (!) ne voulait rien entendre.  En réfléchissant à la situation, j'ai pensé prendre en exemple ce que cette personne aime la prochaine fois qu'ils auront une discussion sur le sujet. Il aime assembler des voitures de collection ? Alors, on pourrait lui demander ce qu'il penserait si quelqu'un venait l'arrêter dans son activité après 30 minutes... parce qu'il fait beau dehors, ou parce qu'il n'a pas eu de moment «d'intégration sensorielle» ce jour-là, ou s'il se met en colère parce que quelque chose ne va pas bien ou quoi que ce soit d'autre.

Néanmoins, je peux comprendre les dessous de cette réaction. L'éducation qu'on m'a donnée m'a fait croire, dès toute petite, que si on fait quelque chose de plaisant, d'amusant, si on «joue», ce n'est pas bien, ce n'est pas utile. Alors que si on fait quelque chose qui ne nous «plaît» pas, c'est bien; si c'est du «travail», c'est utile. Et plus c'est dur, mieux c'est.

Dans notre culture québécoise, depuis plusieurs années, les jeux vidéos (avant, c'était la télé!) ont le dos large pour passer toutes sortes de messages négatifs à nos enfants, des messages insidieux pour contrôler leur vie, surtout, et pour les empêcher de prendre plaisir à ce qui leur fait plaisir... Bizarre, non ?

Par exemple, je lisais une chronique dans le Journal de Québec en avril et l'auteur y racontait que las d'appeler son enfant pour le repas, il l'a surpris en train de lire un roman. Alors, il s'est retiré sur la pointe des pieds... Gonflé d'orgueil, il écrivait comme c'était bon de voir un enfant du 21è siècle prendre du bon temps sans i-pod, jeu vidéo ou autre appareil technologique. Et il répétait le blabla habituel «pour» la lecture et «contre» la-technologie-utilisée-par-des-enfants. En soulignant que la vie n'est pas toujours agréable et que de se droguer (il a bel et bien parlé de drogue) aux romans était une si belle façon d'oublier, contrairement à toute occupation qui nécessiterait autre chose que du papier et de l'encre.

Moi, j'aimerais bien qu'on réfléchisse un peu plus sur ce sujet afin que cessent ces bêtises répétées partout et qui n'ont aucun fondement.

Quand je lis un roman, je plonge (ou pas) dans l'univers et l'histoire inventés par quelqu'un d'autre que moi. Un auteur, une seule personne. J'oublie ma vie et je vis par procuration celle d'un autre, qui n'existe pas dans la vraie vie. Parfois, ça m'aide à exprimer des émotions réprimées ou à mieux saisir des trucs qui se sont passés dans ma vie personnelle, ou encore ça me divertit, me détend, sans compter que je peux y apprendre de nouveaux mots, des tournures de phrase, un style particulier, et bien d'autres trucs à propos de géographie, d'histoire, de sciences, si tant est qu'on en parle dans l'histoire.

copyright: Nintendo
The legend of Zelda - Four Swords Adventures
Quand je joue à un jeu vidéo, je plonge (ou pas) dans l'univers et l'histoire inventés par quelqu'un d'autre que moi. Toute une équipe de personnes qui ont passé des années à écrire (comme pour le romancier, tiens) mais aussi à créer, dessiner, colorer, animer, décorer, planifier, scénariser, programmer les mouvements, et plus particulièrement, programmer l'interaction entre moi, le joueur, et l'action des personnages et de plusieurs objets, sans parler de l'environnement. Pour les jeux d'équipe, ces gens ont aussi pensé et programmé les actions de plusieurs personnes associées à celles des personnages du jeu, comme dans Mario kart, SSBB, Wii Sports Resort, Just Dance, Roblox, Zelda Four Swords Adventures, etc. 

Bien sûr, j'oublie aussi ma vie et je vis par procuration celle d'un autre, qui n'existe pas dans la vraie vie. Parfois, ça m'aide à exprimer des émotions réprimées, ou à mieux saisir des trucs qui se sont passés dans ma vie personnelle, ou encore ça me divertit, me détend, sans compter que je peux y apprendre de nouveaux mots (la plupart du temps dans une autre langue: l'anglais), des tournures de phrase, un style particulier, et bien d'autres trucs à propos de géographie, d'histoire, de sciences, si tant est qu'on en parle dans l'histoire. Mais encore : de nouveaux mouvements, la détection des mouvements, la stratégie, la rapidité d'exécution, l'adresse, l'interaction entre différents personnages dotés d'une personnalité humaine ou autre (bon, ça c'est pareil pour le roman), tout ça en devant être attentif aux détails tout autour, à l'environnement, à ce qui s'y passe, et à toutes ces actions que je dois poser en apprenant à maîtriser les différents contrôles des différentes manettes ou claviers de jeux. 

Et alors, certains parents augmentent le degré de difficulté; essayer de faire tout ça sans dépasser 30 minutes par jour !!! Et sans ressentir de colère quand je passe un niveau hyper difficile ou qu'on me dérange constamment alors que j'ai besoin de toute ma concentration... qu'on ne dérangerait pas si j'avais un objet en papier entre les mains. 

Que me reste-t-il alors ? 

La mince possibilité, la chance, de savoir être suffisamment invisible pour ne pas être continuellement dérangée - et contrainte - par une autre personne qui s'octroie le droit d'entrer dans mon espace, dans mon temps, dans mon choix d'activité de ce moment de ma vie, pour exiger que j'arrête au beau milieu de la phrase essentielle à saisir pour le reste de l'aventure de mon personnage, à un endroit ou il est peut-être impossible de sauvegarder ma partie.

Dans un jeu, on ne peut pas mettre un signet n'importe où; peut-être parce que la programmation est déjà tellement lourde. Il n'est donc pas possible de fermer la console de jeux - pour ainsi économiser l'électricité - sans avoir atteint un point de sauvegarde. Sinon, on perd tout ce qu'on vient de réaliser, ce qui n'a pas d'équivalent pour le roman. Oublier plusieurs pages et devoir les lire de nouveau est une chose; devoir refaire la quête, traverser de nouveau des épreuves souvent difficiles, ce n'est pas amusant lorsqu'on ne l'a pas choisi.
 copyright : NintendoSi vous faites le choix de croire - et d'imposer votre croyance - que lire (ou une autre activité) est tellement-plus-mieux pour une autre personne que vous-même, j'aimerais vous lancer un défi: vous pourriez vous rendre au club vidéo, louer le dernier jeu de la série Zelda (et une console si vous n'avez pas la chance d'en avoir une chez vous) et essayer de «lire» l'histoire. Au complet ! 
Après, on en reparlera. 
Si vous voulez.
Edith

P.S. Si un enfant est heureux en utilisant une technologie et que ça n'est pas bien, mais que lorsque c'est un adulte qui utilise une technologie pour travailler, produire et faire rouler l'économie, c'est correct, alors les adultes qui travaillent pour Nintendo, Apple, Google, Yahoo, Sony, Microsoft, - et qui probablement s'amusent aussi - on les met dans quelle case au juste ? S'ils s'amusent à fabriquer des jeux que des enfants vont utiliser, doit-on le leur interdire ? Et quand ce sont des adultes qui jouent aux jeux vidéos, est-ce correct même si ce n'est pas «travailler» ?

vendredi 11 mai 2012

Ce qui conduit les familles au unschooling - par Peter Gray

Ce qui conduit les familles à «unschooler» leurs enfants? Rapport II
Pourquoi 232 familles ont choisi de faire confiance aux instincts éducatifs de leurs enfants
Publié le 26 Mars 2012, par Peter Gray sur Freedom to Learn
Et sur Psychology Today

Traduction: J'OSE la vie!

photo:Freedom To Learn / Peter Gray
Voici le deuxième d'une série de trois rapports sur l'étude de familles unschoolers que j'ai menée à l'automne 2011. Dans le premier rapport, que vous pouvez trouver ici, j'ai décrit la méthode d'enquête, donné des informations démographiques sur les familles qui ont répondu, et résumé leurs réponses à des questions sur la définition et les avantages du unschooling vécu par leur famille. [Dans ce rapport, j'ai dit que 231 familles avec des enfants âgés de 5 ou plus ont répondu à l'enquête. Je vais maintenant ajouter la correction mineure que ce nombre était en fait 232 familles. Nous avons omis par inadvertance une famille dans la tabulation initiale.]

En bref, pour ceux pour qui le sujet est nouveau et n'ont pas encore lu le Rapport I, les familles qui s'identifient comme unschoolers sont celles qui n'envoient pas leurs enfants à l'école et ne font pas à la maison le genre de choses qui sont faites à l'école. Plus précisément, ils n'établissent pas de programme d'études pour leurs enfants, ils n'exigent pas de leurs enfants des tâches particulières à des fins d'éducation, et ils ne testent pas leurs enfants pour mesurer un progrès. Au lieu de cela, ils permettent à leurs enfants la liberté de poursuivre leurs propres intérêts et d'apprendre, à leur manière, ce qu'ils doivent savoir pour suivre ces intérêts. Aussi, de diverses manières, ils fournissent un contexte et un soutien environnemental pour l'apprentissage de l'enfant. Pour en savoir plus sur les différentes manières par lesquelles les unschoolers concrétisent ces idées, et les avantages que ces familles voient dans le unscholing – à la fois pour l'enfant et pour la famille dans son ensemble – veuillez vous référer au Rapport I.

Mon objectif maintenant, dans le Rapport II, est de décrire les voies par lesquelles les familles qui ont répondu à l'enquête en sont venues au unschooling. Ce rapport est basé sur une analyse qualitative que ma collègue Gina Riley et moi avons fait des réponses à l'article 6 du formulaire de sondage, qui se lit comme suit:

6. S'il vous plaît, décrivez le chemin par lequel votre famille est venue à la philosophie du unschooling que vous pratiquez maintenant. En particulier:
(a) Est-ce que quelque expérience scolaire spécifique d'un ou plusieurs de vos enfants a joué un rôle? Si oui, décrivez brièvement cette (ces) expérience(s).
(b) Est-ce qu'un (ou des) auteur(s) en particulier a (ont) joué un rôle? Si c'est le cas, s'il vous plaît, nommez cet (ou ces) auteur(s) et ce qui vous interpellait dans ses (leurs) écrits.
(c) Avez-vous essayé le homeschooling (école maison) avant le unschooling? Si oui, qu'est-ce qui vous a conduit de l'un à l'autre?

Voici, en bref, ce que nous avons trouvé:

La décision de retirer un (ou des) enfant(s) de l'école

En réponse à la question 6a, 101 des 232 familles ont indiqué qu'au moins un de leurs enfants fréquentait l'école avant de débuter le unschooling, et que l'expérience de l'enfant à l'école les a amenés à l'en retirer. Dans leurs explications, 38 de ces familles ont fait spécifiquement référence à la rigidité des règles de l'école ou à la nature autoritaire de la salle de classe comme une raison pour en retirer l'enfant; 32 ont fait référence à la perte de temps, la piètre quantité d'apprentissage qui a eu lieu, et / ou à l'ennui de l'enfant, la perte de la curiosité, ou un désintérêt pour l'apprentissage; et 32 ont mentionné la tristesse de leur enfant, l'anxiété, ou le fait d'avoir été victime d'intimidation. [Note: Les chiffres ici et ailleurs dans ce rapport sont tous des approximations, car ils dépendent de l'interprétation des déclarations écrites.]

Voici, à titre d'illustration, un échantillon représentatif de citations extraites des réponses des répondants à la question 6a (les noms ont été supprimés dans chaque cas):


Les réponses soulignant la rigidité des règles et la nature autoritaire de la classe:
« Le directeur de l'école a menacé de poursuivre [mon fils] pour avoir apporté une 'arme' à l'école. L'arme' était une ridicule boîte de ficelle. »
« J'ai vu des enfants punis pour avoir été curieux et volubiles, ce qui, pensais-je, était naturel chez la plupart des jeunes enfants. »
« Nous étions de plus en plus frustrés par la façon dont les choses étaient enseignées aux enfants. Un exemple: les enfants qui comprenaient rapidement les choses en mathématiques devaient quand même passer par le processus fastidieux de ''montrer leur travail'', même s'ils pouvaient comprendre dans leur tête. Notre fille était ennuyée et frustrée par ce genre de travail fait dans le but de les tenir occupés. Elle a été punie (interdite de récréation) pour ne pas avoir fait ses devoirs, même si elle avait de très bonnes notes sur son bulletin et une note parfaite à son premier examen MCAS. »
« Quand mon enfant de 5 ans allait être retenu en maternelle parce qu'il ne connaissait pas ses lettres, je savais que c'était une erreur et que tous les enfants apprennent à un rythme différent. »
« Nous étions fatigués que nos enfants soient étiquetés, et fatigués qu'ils rentrent à la maison épuisés et franchement plein de méchanceté. Ils n'étaient plus ces gentilles personnes qu'ils avaient été. Une fois que nous les avons ramenés à la maison, ils sont redevenu des 'personnes'. »

« Notre aîné, à son premier jour d'école, a dit qu'elle devait demander la permission pour uriner et la permission pour manger. Elle nous a dit qu'elle n'était pas disposée à le faire, et nous avons décidé, avec l'école, de son retrait après quelques jours où elle avait quitté le terrain de l'école pour rentrer à la maison. »
Les réponses soulignant l'ennui, le temps perdu, ou la perte d'intérêt dans l'apprentissage à l'école:
« Après que je les ai mis à l'école publique pendant un certain temps, il est devenu extrêmement clair pour moi que d'être obligé de suivre un programme d'études basé sur l'idée de quelqu'un d'autre était contre-productif, au point de créer la 'haine' de l'apprentissage (nous avons trouvé cela intolérable). »
« Nous avons détesté l'école publique Ruban bleu (Le Prix Ruban bleu est considéré comme le plus grand honneur qu'une école américaine peut atteindre.- source Wikipédia) que notre aîné a fréquenté. Il avait 1 heure de devoirs (compréhension de lecture et fiches de mathématiques) chaque soir. Un enfant de 6 ans! Le travail était trop facile pour lui et il détestait ça et traînait les pieds tous les soirs, et nous ressentions l'intrusion dans notre vie de famille et nos moments de détente. »
« J'ai beaucoup travaillé dans les salles de classe et j'ai vu beaucoup de temps perdu au cours duquel mes enfants étaient coincés à rester assis et à ne faire absolument rien. »
« En 5è année, lorsque nous avons retiré [notre fils], l'école détruisait sa curiosité naturelle et son amour pour l'apprentissage. Trop d'heures à l'école et ensuite à faire des devoirs. Il m'a dit: "Maman, quand ai-je du temps à moi?" Ça me brisait le cœur. »
« Nous ... constations que les niveaux croissants de devoirs et de projets nous laissaient esclaves de l'horaire de l'école, même après les heures scolaires et durant les fins de semaine. En outre, nous avons constaté que notre enfant le plus âgé y perdait sa joie d'apprendre, et notre 2è enfant n'avait pas suffisamment de temps pour sa passion et son don : les arts de la scène. »
Les réponses mettant l'accent sur le mal-être de l'enfant, l'anxiété, ou le fait d'être victime d'intimidation à l'école:
« L'école a été terrible pour toute la famille. Les devoirs. Les horaires. Les problèmes d'ordre sociaux. Le manque d'exercice physique. Le manque de temps en famille. Les problèmes de discipline .... Je traînais littéralement mes enfants à l'école qu'ils détestaient tant. »
« Mon fils aîné était un lecteur tardif (tardif selon les standards de l'école) et cette frustration m'a amené à explorer d'autres options, mais je n'en ai poursuivies aucune à cette époque. Plus tard, quand il était en 3ème année, la charge de travail et sa frustration ont augmenté alors qu'il était dans des classes de niveau 'avancé', ce qui semblait incongru. Il travaillait plus d'heures à l'école que son père n'en passait au travail. Dans quel but? »
« Ma fille aînée vivait l'anxiété des tests (c'était la première année que le ''No Child Left Behind'' était mis en œuvre - (Acte introduisant les tests standardisés dans les écoles américaines – source Wikipédia)), ne mangeait pas le midi, était envahie par le bruit et les odeurs, et était distraite en classe. Ma plus jeune fille s'ennuyait et commençait à refuser de participer aux activités en classe. Ma fille aînée a été malheureuse dans l'ensemble de son parcours scolaire - Je continuais de penser qu'elle allait finir par dépasser tout ça, mais elle n'y est pas arrivée. Les choses sont finalement arrivées à un point de rupture et je les ai sorties sans avoir aucun plan, mais sachant que je pouvais certainement faire mieux que l'école. J'en avais assez de les envoyer quelque part qui les rendait si tristes et créait autant de tensions dans notre famille. »
« Notre fille aînée a absolument détesté aller à l'école et nous étions tous malheureux. En raison des idées fausses et du manque d'exposition à l'école-maison (oubliez le unschooling, même le homeschooling n'est pas commun en Inde), nous n'avions pas réalisé que c'était une option viable, jusqu'à ce que le désespoir nous conduise à le considérer. »
« La Faculté a ignoré à plusieurs reprises des situations où d'autres enfants ont attaqué mon fils physiquement et verbalement. Et après deux ans à en prendre, il a repoussé un de ses tyrans et s'est retrouvé soudainement dans le pétrin (l'intimidateur, lui, n'a pas eu d'ennuis même si plusieurs enseignants ont été témoins du fait qu'il malmenait mon fils). L'école a mis mon fils en échec à plusieurs reprises et a ignoré mes requêtes et demandes de changement. Puis ils ont réclamé une rencontre pour discuter de ce qu'il fallait faire ''de mon fils'' au lieu de ce qu'ils pouvaient pour POUR LUI. .. Je leur ai dit qu'il n'y aurait pas de rencontre ... »
« Ma fille aînée a perdu son amour pour l'apprentissage de façon précoce à l'école. Finalement, elle s'est même arrêtée de faire des mathématiques, et du sommet de la classe elle s'est rendue au bas. Ceci était dû à un professeur de mathématiques qui avait l'habitude de se moquer d'elle et de la diminuer. »
« Au début de la 2è année, ma fille m'a raconté un soir la façon dont une de ses amies avait été menacée verbalement (le terme utilisé était 'TU ES DE LA CHAROGNE') par un autre camarade de classe, poussée contre un mur, et alors on lui a dit que les cousins plus âgés de ce camarade de classe allaient l'avoir. J'ai été consternée de voir que ceci arrivait à une enfant de 8 ans et que, en discutant avec l'enseignant de ma fille au sujet de cet incident, ce type d'interaction n'a pas été jugé alarmant par le personnel enseignant. Je ne veux jamais que mes enfants acceptent eux-mêmes ni s'insensibilisent pour finir par penser que le traitement d'autres êtres humains de façon horrible, sans amour, et méchamment, est normal! Je voulais que mes enfants sachent qu'un monde rempli d'amour et de soins attentifs existe, donc nous avons commencé l'écolemaison! »
« Lorsque nous avons commencé l'écolemaison (homeschooling), avec mon fils âgé de 11 ans, il avait été tellement brisé émotionnellement par son vécu scolaire que nous avons été choqués de voir à quelle vitesse sa personnalité s'est redressée en un mois ou deux. »

La transition de l'école-maison au unschooling

En réponse à la Question 6c, 110 des 232 familles ont dit qu'elles avaient essayé l'écolemaison (homeschooling) avant de passer au unschooling. Comme explication de cette transition, la plupart de ces familles ont décrit la résistance de l'enfant au programme d'études à la maison, le mal-être de la famille dû au stress que le programme créait, et / ou les observations des parents que l'enfant apprenait beaucoup plus de sa propre initiative qu'à travers le programme imposé. Voici un échantillon représentatif de citations illustrant ces explications :
« Nous avons essayé l'école à la maison d'abord, utilisant le curriculum Oak Meadow inspiré de la pédagogie Waldorf. Je pense que j'étais en amour avec l'idée de 'jouer à l'école' comme si j'étais une petite fille à nouveau! J'ai adoré commander toutes les fournitures et les livres et faire la planification de nos 'cours'. Mais chaque année, après quelques semaines, je commençais éventuellement à feuilleter les pages, tentant de trouver le contenu qui était pertinent, attrayant, quelque chose qui ne nous ferait pas tous les deux somnoler! Et quand les larmes ont commencé à couler en faisant des exercices de mathématiques, je savais qu'il devait y avoir une meilleure façon. J'ai commencé à me demander pourquoi il était nécessaire pour mon fils d'apprendre cette chose à ce moment, pour ensuite me rendre compte que ce ne l'était tout simplement pas. »
« Nous en sommes venus au unschooling de l'écolemaison traditionnelle, parce que mon petit qui avant 5 ans à l'époque a rejeté de tout son cœur toutes les tentatives d'embrigadement. Il apprenait deux fois plus si je parsemais simplement des ressources sur son chemin et que je le laissais aller. Le unschooling est tout ce qui fonctionne pour lui. »
« Avec mon aîné, j'avais toute la panoplie de l'école à domicile. Je pensais que je devais faire de cette façon pour qu'il apprenne.... Nous étions tous les deux stressés et redoutions de nous asseoir à table pour les leçons du jour. Peu à peu, j'ai commencé à en retirer et j'ai vu que plus j'en retirais, plus il s'épanouissait. Finalement, nous avons abandonné les programmes et les horaires stricts jusqu'à ce que ça évolue en unschooling. »
« Au début, nous avons fourni plusieurs cahiers d'exercices, mais la réticence de notre fille à les remplir nous a conduit progressivement au unschooling (tout ce qui ressemblait à des instructions la faisait fuir et nous ne voulions pas ce genre de relation). »
« Je n'ai jamais voulu recréer l'école à la maison, mais je ne réalisais pas que je poussais mes enfants à faire des activités 'comme à l'école' pendant la période de transition juste après que nous ayons quitté l'école... Finalement, j'ai vu de mes propres yeux et avec mon cœur que tout ce que mes enfants choisissaient de leur propre chef était plus utile, agréable, et durable que quoi que ce soit que je les contraignais à faire. »
« C'était terrible. Nous nous battions tout le temps et je me suis retrouvé non seulement responsable de lui faire faire ses devoirs, mais de lui enseigner en plus. Trop de pression pour nous deux. Nous étions tous les deux misérables. »
« Au début, j'ai essayé la Méthode Classique (The Well-Trained Mind) et reproduit l'école à la maison, avec un pupitre, des fiches à remplir, des notes, etc. Après un mois, nous étions tous deux malheureux. »

« Nous avons essayé 'l'école à la maison' et ce fut un gros flop -. nous prenions les problèmes que mon fils avait à l'école publique et en changions tout simplement l'emplacement. Nous avons essayé un certain nombre de différents styles de curriculum et ça n'allait juste pas bien. Lui et moi étions tous deux heureux quand je le laissais tranquille. Pendant ce temps, je faisais des recherches sur tout ce que je pouvais trouver sur les différentes façons de faire l'écolemaison et chaque fois j'ai lu sur le unschooling, j'ai pensé, 'ça marcherait pour lui, je sais que ça irait.' J'avais peur de faire confiance, cependant, alors nous nous sommes débrouillés en prétendant de faire l'écolemaison. Lorsque mes deux jeunes enfants ont appris d'eux-mêmes à lire, alors j'ai eu un déclic et me suis dit : Hé, ça peut vraiment marcher. »
Autres facteurs menant à la décision de faire le unschooling

Auteurs influents


En réponse à la Question 6b, la majorité des répondants ont dit qu'un auteur en particulier ou des auteurs ont joué un rôle dans leur décision de unschooler. Il n'est pas surprenant que l'auteur le plus souvent mentionné, de loin, ait été John Holt (nommé par 127 répondants), l'ancien enseignant qui en est venu à condamner la scolarisation forcée et à promouvoir l'éducation auto-gérée dans des livres tels que Comment les enfants échouent et Comment les enfants apprennent. Holt a aussi inventé le terme unschooling et a fondé le premier magazine consacré au unschooling: Growing Without Schooling. Les travaux de Holt sont toujours exposés par Holt Associates, dirigé par Pat Farenga.

L'auteur le plus fréquemment mentionné ensuite est John Taylor Gatto (nommé par 52 répondants), l'ancien Professeur de l'Année de l'État de New York qui a quitté l'enseignement parce qu'il était convaincu que les écoles obligatoires, peu importe comment l'on y enseignait, faisaient plus de mal que de bien. Gatto a continué à écrire, entre autres choses : Dumbing Us Down: The Hidden Curriculum of Compulsory Schooling; A Different Kind of Teacher: Solving the Crisis of American Schooling; and Weapons of Mass Instruction: A Schoolteacher's Journey Through the Dark World of Compulsory Schooling

La troisième auteure la plus souvent mentionnée est Sandra Dodd (nommé par 39 répondants), qui maintient un site web très actif consacré au unschooling et au rôle parental, est l'auteur de The Big Book of Unschooling, et favorise une version du unschooling appelée "unschooling radical." Certains des répondants qui ont mentionné Dodd étaient vraiment passionnés par leur respect pour ses idées et son influence. D'autres auteurs mentionnés avec une fréquence notable étaient Alfi Kohn, Grace Llewellen, Mary Griffith, Dayna Martin, Naomi Aldort, Ivan Illich, Jean Liedloff, Raymond & Dorothy Moore, Jan Hunt, Pat Farenga, Joyce Fetteroll, Rue Kream, et Susan Wise Bauer.

En plus de mentionner des auteurs spécifiques, plusieurs ont mentionné que des sites web sur le unschooling, des congrès ou des conférences ont joué un rôle dans leur décision. Beaucoup ont également mentionné le rôle d'amis ou de connaissances qui vivaient avec beaucoup de succès le unschooling avec leurs enfants.


La décision de unschooler, sans une période intermédiaire de scolarisation


Quatre-vingt six des familles qui ont répondu au sondage ont indiqué qu'elles ont choisi le unschooling depuis le début, sans période initiale de scolarisation à domicile ou à l'extérieur du foyer. Certaines d'entre elles ont déclaré qu'elles avaient pris leur décision avant même d'avoir des enfants, sur la base de leur philosophie de vie globale. Au moins un tiers des 86 ont mentionné que leur expérience parentale avec leurs jeunes enfants, avant l'âge scolaire, a joué un rôle dans leur décision de vivre le unschooling. Certains d'entre eux avait pratiqué un parentage dit d''attachement' ou 'naturel' (l'attachment parenting, expression inventée par le pédiatre William Sears, est une philosophie parentale fondée sur les principes de la théorie de l'attachement en psychologie du développement. source wikipédia), et la décision de unschooler leur semblait une suite naturelle. Par exemple, une mère a écrit:
« Mon premier enfant était un enfant aux besoins intenses, comme le Dr William Sears appelle les bébés qui veulent être constamment dans les bras. J'ai appris à répondre à ses signes dès le premier jour et c'était difficile au début, comme un renoncement à mon ancienne vie! J'en ai appris plus au sujet de l'attachment parenting et j'ai mise en œuvre cette idée brillante dans ma vie et suivi sa direction depuis. Mes accouchements à la maison pour mes 2è et 3è bébés ont mû une telle force en moi que j'ai pu aussi prendre le contrôle de l'éducation de mes enfants, ou plutôt que nous pourrions vraiment le faire ensemble, avec eux ouvrant la voie et moi, là, pour les soutenir. »

Près d'un tiers de l'ensemble des 232 répondants ont mentionné que leur propre expérience négative à l'école a influencé leur décision de unschooler leurs enfants, et plusieurs d'entre eux sont passés directement au unschooling sans aucune période intermédiaire de scolarisation. Par exemple, une personne de ce groupe a écrit:

« Ma propre expérience à l'école a probablement joué un rôle. J'ai découvert pendant mon expérience au collégial que toute ma scolarisation précédent le collège avait été complètement inutile, et une perte de temps .... Mon expérience de la maternelle à la 12è (sec. 5) a été le plus malheureux temps de ma vie. »

Certains des parents unschoolers avait été enseignants ou conseillers pédagogiques et ils ont pris leur décision de unschooler en se basant sur ces expériences. Voici deux extraits de parents des familles de cette catégorie:

« Mon mari enseignait dans une petite école secondaire en ___ le temps que notre aîné atteigne l'âge scolaire. Je pense que l'expérience de traiter avec des enfants qui ne correspondent pas au système lui a vraiment ouvert les yeux. Ça lui faisait mal que tant d'étudiants aient simplement abandonné tout enthousiasme pour l'apprentissage à ce point de leur vie. Les enfants avaient appris soit à jouer le jeu, soit avait complètement cessé d'essayer, mais il y ne restait que très peu de véritable passion pour l'apprentissage en eux. »
« J'étais enseignant dans une école publique. J'ai adoré l'enseignement, en grande partie. J'ai bien aimé être avec les enfants. Mais j'ai aussi commencé à voir comment le système était défectueux, et quand mes enfants ont approché de l'âge scolaire, j'ai réalisé que je ne voulais pas qu'ils deviennent les récepteurs de tout ce qui n'allait pas. »
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En somme, les personnes qui ont répondu à notre questionnaire sont venues au unschooling par de nombreuses routes. Le plus souvent, semble-t-il, la décision de unschooler provenait d'une combinaison de (a) une philosophie de vie mettant l'accent sur les valeurs de liberté et de respect des différences individuelles; (b) les observations de l'apprentissage de leurs enfants et des expériences émotionnelles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la scolarisation; (c) une réflexion sur leurs propres expériences négatives à l'école, et (d) les connaissances acquises à partir d'auteurs, de conférenciers, de sites web, et les expériences d'autres familles unschoolers. Mon prochain billet sera le Rapport III sur les réponses au sondage. Où je vais me concentrer sur les principaux défis du unschooling pour ces 232 familles.

Après avoir lu ces deux premiers rapports, quelle est votre réaction au concept de unschooling? Est-ce quelque chose que vous pourriez imaginer pour vos enfants? Pourquoi ou pourquoi pas? Si vous aviez à faire une étude auprès des familles unschoolers, quelles questions aimeriez-vous poser? Ce blog est un forum de discussion, et vos points de vue et connaissances sont appréciées et prises au sérieux, par moi et par d'autres lecteurs.
par Peter Gray