lundi 30 avril 2012

Atelier au Symposium AQED - 2 juin 2012

Voilà, c'est en ligne ! 
photo : J'OSE la vie !
J'animerai une rencontre sur le unschooling radical lors du Symposium AQED, le 2 juin prochain, au Collège Rosemont, à Montréal. Le programme est disponible ici.Il y manque encore l'horaire des sessions. Dès qu'on nous le fera parvenir, nous le publierons.
 
Présentation:
J'OSE la vie! (le « radical » unschooling)
Édith Chabot-Laflamme
En 1999, nous avons quitté l'école pour retrouver la joie de vivre AVEC ceux que nous avons invités dans notre foyer. La relation étant notre priorité, nous étions déterminés à n'accepter rien de moins qu'une vraie vie vivante. Sur ce chemin, nous avons rencontré... les unschoolers. « Vivre, c'est apprendre et c'est impossible à éviter. »

« Aux parents, je dis, pardessus tout, ne laissez pas votre maison devenir une horrible copie miniature de l'école. Pas de plans de cours! Pas de quiz! Pas de tests! Pas de bulletins! Même en laissant vos enfants seuls, ce serait mieux; au moins ils pourraient comprendre certaines choses par eux-mêmes. Vivez ensemble, aussi bien que vous le pouvez; profitez de la vie ensemble, autant que vous le pouvez». John HOLT - 1923-1985. 

Cette rencontre s'adresse aux familles unschoolers ainsi qu'à celles qui désirent commencer le unschooling.

Profil de la conférencière
photo : J'OSE la vie !
Fascinée par l'apprentissage et les relations interpersonnelles, Édith et sa famille se sont impliqués dans le milieu d'école maison depuis 1999: co-fondation de groupes, blogs, liste de discussion (GEM-Québec, GIRAF-Québec, LEMAQ, CABANE). Depuis 2002, ils publient un journal familial: J'OSE la vie ! Afin d'apporter un soutien essentiel aux familles francophones, ils font maintenant la traduction d'information sur le unschooling

Au plaisir de vous y rencontrer !

samedi 28 avril 2012

Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison

Il y a quelques années, nous avons fait partie d'un collectif de parents qui a fondé le blog LEMAQ - L'Éducation Maison Au Québec. Ce qui y est publié est toujours d'actualité et a soutenu et encouragé plusieurs familles au fils des années. Pour nous, ça a été une première expérience de publication sur internet. Nous sommes très heureux d'avoir pu participer à ce projet avec des parents aussi impliqués et passionnés par la vie avec leurs enfants, et par l'apprentissage. Afin de relayer l'information qui y est publiée, nous songeons à faire suivre ici certains textes que nous trouvons importants, selon l'inspiration du moment.  

Voici le premier, une présentation du livre de Sylvie Martin-Rodriguez que j'avais rédigée lors de ma première lecture en 2008, suivie de mes commentaires.

Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison
Auteure: Sylvie Martin-Rodriguez
Éditions: Dangles, 2008
ISBN: 978-2-7033-0749-5

INTRODUCTION
(extraits, pages 9 et 10)

Ne pas aller à l'école est un tabou majeur. [...]
Il existe des parents qui font le choix de ne pas scolariser leurs enfants à une époque où aucune remise en question de la scolarisation n'est possible (ni même pensable). Passer outre n'est pas sans conséquences pour ces familles qui ressentent rapidement le sacrilège que l'acte de ne pas scolariser évoque pour notre société tout entière.
[...]

Ivan Illich1 cerne parfaitement la situation dans laquelle se trouvent ces familles, quand il dit: «Tous font confiance au traitement que seule l'institution peut entreprendre et, par conséquent, tout accomplissement personnel en marge de l'institution sera matière à suspicion.»
[...]
Tant de méconnaissance nuit profondément au bonheur de ces familles, qui demandent simplement de ne pas être traitées comme des criminels en puissance, alors qu'elles ont fait un choix éclairé en toute légalité et dont l'idéal pourrait correspondre à cette citation du philosophe anglais John Dewey2 : « Apprendre ? Certainement, mais vivre d'abord, et apprendre par la vie, dans la vie. »
[...]

MENSONGE N° 1
L'école est obligatoire
(extraits, pages 13, 19, 20, 23 et 25)

C'est faux. [...]

Tout passe par l'école
Cette croyance en l'école obligatoire est profondément ancrée dans les esprits et n'est pas sans répercussions sur la vie des familles non sco.
[...]
Ce mensonge sur l'obligation scolaire entraîne une vision déformée des enfants et de leurs besoins et l'apparition d'une sorte de mue de l'enfant en élève.
L'enfant se transforme en élève
À partir de l'âge de 3 ans (quelquefois bien avant), l'intérêt ne se porte plus sur la personnalité de l'enfant, sur son essence même, mais sur sa vie scolaire. On lui demande en quelle classe il est, si sa maîtresse est gentille, s'il est sage à l'école, s'il a fait ses devoirs, s'il a de bonnes notes... Ceci tout naturellement, comme si les enfants venaient au monde avec un cartable et un mode d'emploi où serait inscrite en toutes lettres la mention « biologiquement destiné à être scolarisé ».
[...]

Amnésie collective ?
L'oubli collectif, par la culture scolaire, de ce qu'est un enfant, oubli dû notamment à la croyance en l'école obligatoire, entraîne pour les parents l'apparition d'un sentiment d'incapacité à être avec leurs enfants. La vie en leur compagnie leur paraît exiger des compétences surhumaines, qui ne pourraient être acquises que par les spécialistes de l'éducation.
[...]

L'école, une option ?
Peut-on imaginer que l'école ne soit pas une option ? [...]
Pour les enfants qui n'ont pas été immergés dans cette notion d'obligation scolaire, l'option ne se présente pas parce que, pour eux, grandir sans école est normal. C'est une vie contre culture dominante, pas contre nature.
Fin des extraits
_____

Mes commentaires : 

Il est URGENT que chacun lise le livre « Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison ».

« Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison » est le livre de l'année 2008, et il sera certainement le livre de la décennie en ce qui concerne le sujet tabou de l'apprentissage hors-les-murs. Sylvie Martin-Rodriguez s'est livré à un exercice fastidieux: colliger des dizaines d'études et de lectures en plusieurs langues, les lire, les annoter, se les résumer, écrire dans un style direct pour aller droit au but. Elle réussit avec brio à toucher le cœur des lecteurs, les aide à remettre en question toutes les idées reçues sur l'éducation, l'enfance, mais surtout sur l'école et le système d'éducation. Un travail fou. Je la remercie publiquement pour cet acte de grande portée sociale, ce geste de solidarité envers les familles qui vivent l'école maison partout dans le monde, cette démarche qui démontre un grand amour pour tous les humains en faisant le choix d'agir pour ne pas les laisser dans la peur due à l'ignorance.

« Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison » est si bien écrit qu'il sera l'allié, le guide de tous les parents qui ont choisi ce projet de vie qu'est l'éducation en famille. Trop souvent on nous pose des questions, toujours les mêmes, ces questions qui nous font rêver d'avoir un écriteau sur le front où s'afficheraient les réponses qu'on s'épuise à répéter jour après jour quand on ne se retrouve pas face à l'un de ces hurluberlu, bien intentionné (mais on ne sait pas trop pour qui...?), qui nous inonde de questions, histoire de nous empêcher de respirer et d'avoir le temps d'y répondre vraiment. Si vous en avez marre de vous répéter, prêtez le livre de Sylvie Martin-Rodriguez... et retournez vite vivre avec votre famille.

« Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison » est le livre dont toute famille a besoin, celui qu'il faut absolument laisser traîner sur la table du salon, de la cuisine ou dans la salle de bain. Celui qu'on offre en cadeau aux grand-parents, à la belle-sœur, à un ami et au voisin un peu inquiets et qui se permettent de douter ou de remettre en question vos choix de vie personnels (comme si ça les regardait). Mais, c'est également le livre dont on suggère la lecture au personnel des écoles et des Commissions Scolaires, à Madame la Ministre de l'Éducation, et même, ou peut-être surtout, à Monsieur le Premier Ministre. C'est le livre que tout regroupement de familles d'école maison doit se procurer afin de pouvoir en faire le prêt à toute nouvelle famille qui se joint au groupe, histoire d'arrêter de perdre du temps sur le fond et de pouvoir mettre les énergies si précieuses de chacun/chacune à vivre avec nos enfants.

« Les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison » m'a fait du bien. Je souhaite à tous de prendre le temps de le lire et de le relire. Il me donne le goût de continuer mon implication sur ce blog et même plus, de créer un fonds afin de faire l'achat de plusieurs exemplaires qu'on pourrait offrir à certaines personnes afin d'aider à l'ouverture d'esprit et mettre fin à l'ignorance de notre société québécoise trop civilisée pour être restée humaine. Si vous n'arrivez pas à mettre la main sur ce livre, demandez à votre libraire de le commander chez le distributeur au Québec qui est le groupe Raffin. N'hésitez pas à m'écrire au besoin, je tenterai de vous aider.

Edith
1Illich, Ivan – Une société sans école, Le Seuil, 1971.
2Dewey, John – Philosophe (1859-1952)

vendredi 27 avril 2012

Être entier... - le unschooling par Ren Allen

To be whole , par Ren Allen
Traduction : J'OSE la vie !

août 2011
« Une définition du mot 'guérison' dans le dictionnaire est "de re-devenir entier et sain; revenir à la santé." Quel cadeau nous pouvons offrir à nos enfants si nous pouvons simplement leur permettre de maintenir leur intégrité en premier lieu, permettre à leurs esprits de prendre leur forme propre, sans toutes les contraintes que le rôle parental traditionnel et le milieu scolaire mettent sur l'être humain.


Être entier, être sain, équilibré, joyeux, curieux ... ce sont les choses que je souhaite pour mes enfants. L'accent mis sur des sujets académiques ou des niveaux (scolaires) semblent tellement hors de propos quand on les compare aux outils vraiment importants pour le voyage de cette vie. » ~ Ren Allen

jeudi 26 avril 2012

De petites choses - unschooling par Sandra Dodd et Pam Sorooshian

Little things, par Sandra Dodd
Traduction: J'OSE la vie !
« Vous pouvez trouver émerveillement et apprentissage dans les moindres petits détails que vous n'auriez pas remarqués si quelqu'un d'autre n'avait pas dit : Regardez ... !

Lorsque Marty était âgé d'un an, nous sommes allés au zoo. Nous tentions de lui montrer les tigres blancs, mais il observait une grosse barrière de corde sur laquelle un corbeau s'était posé. Pour un enfant pour qui le monde est tout nouveau, ces deux animaux étaient tout aussi rares et merveilleux.
Nous ne pouvons pas toujours savoir ce qui sera intéressant ou important pour une autre personne. » ~Sandra Dodd

Achats de notre fils (grâce à une carte-cadeau librairie): 
une BD pour lui et une boîte semences qu'il a offerte à son frère. 
Depuis, nous vivons avec ce splendide  bananier 
dans notre cuisine depuis un an et demi ! 












Original: Little things 
Traduction: J'OSla vie !
« Ce n'est pas facile de départager ce qui est profond de ce qui est insignifiant lors d'un événement. Parfois, ce qui est profond glisse dans la catégorie 'moins important' quand je ne m'y attarde pas. De temps en temps, je me rappelle une chose ou une autre qui a semblé être juste une gaffe à ce moment-là, mais qui finalement, d'une façon ou d'une autre, a changé ma vie. Nous nous préparons tous pour un avenir que nous ne connaissons pas encore. » ~Sandra Dodd
octobre 2011 - Notre bananier à 10 mois

Little things, par Pam Sorooshian
Traduction: J'OSla vie !

« À mesure que nous vieillissons et que nos enfants grandissent, nous en venons à réaliser que, finalement, toutes les grandes choses dans nos vies sont vraiment le résultat direct de la façon dont nous avons traité toutes les petites. » ~Pam Sorooshian 

mercredi 25 avril 2012

Essayez de ne pas apprendre - Deschooling par Sandra Dodd

«Try not to learn», par Sandra Dodd
Traduction: J'OSE la vie!

« On m'a déjà demandé:
Étant donné que le unschooling est un mode de vie, comment une famille qui désire embrasser ces idéaux  peut-elle amorcer le processusQuel encouragement lui offririez-vous?
journaljose.blogspot.com
octobre 2011
« Voici une partie de ma réponse de 1998:
- Jouez. Blaguez. Chantez. Au lieu de vous replier sur vous-même et de chercher la réponse au sein de la famille ou à l'intérieur de vous, faites le contraire. Sortez de la maisonAllez quelque part où vous n'êtes jamais allés, dans un parc de la ville avec lequel vous n'êtes pas familier, sur un chantier de constructionou visitez une épicerie différenteEssayez simplement d'être calme et heureux ensemblePour certaines famillesc'est simple. Pour d'autres c'est terrifiant.
Essayez de ne pas apprendre. N'essayez pas d'apprendre. Ce n'est pas la même chose, mais pour les débutants, c'est assez semblable. Si vous voyez quelque chose *d'éducatif* ne dites pas un mot. Exercez-vous à laisser des occasions intéressantes passer, ou au moins à laisser les enfants avoir le premier mot sur quelque chose d'intéressant que tout le monde voit. » ~Sandra Dodd

Mathématiques et unschooling

Une question à propos de l'apprentissage des maths m'a conduite à une brève recherche sur le site web du mathématicien Robert Lyons qui a rédigé des méthodes d'enseignement pour le milieu scolaire (dans les années '70-80, si je me rappelle bien), puis une nouvelle méthode vers la fin des années '90, destinée à être testée par les familles qui vivaient l'école à la maison. Cette méthode était différente et Monsieur Lyons affirmait qu'elle était plus appropriée en se référant aux plus récentes découvertes sur l'apprentissage et le cerveau humain. Elle permettrait à l'enfant, accompagné d'un parent, de mieux comprendre les maths et de les aimer. Stéphane a assisté à sa première présentation lors du symposium de l'AQED en 2000 et l'a rencontré par la suite pour discuter un moment. (la méthode est décrite ici) Et ici, on peut lire les écrits de parents en réponse à l'appel de témoignages lancé par Monsieur Lyons, au début des années 2000, après quelques années de rodage de sa méthode offerte gratuitement.

Je me souviens avoir écrit ce témoignage qui est publié sur cette page. Je me souviens également avoir écrit à M. Lyons de ne pas la publier sur son site web s'il préférait. Il l'a publiée. Je viens de me relire, aujourd'hui (22 février 2012), dix ans plus tard et malgré que le tout soit exact, avec le recul je vois beaucoup plus nettement que le vrai problème était uniquement le fait de vouloir "enseigner" et, ce faisant, de ne pas démontrer à mon enfant cette confiance que j'avais en lui et qu'il s'attendait naturellement à recevoir. En lâchant prise de cette fausse croyance, nos fils ont vécu une vie d'apprentissage constant et régulier avec tellement plus de joie. Lors de plusieurs déjeuners-mamans (que j'ai animés pendant quelques années, à l'époque, pour un groupe de notre région), plusieurs mère racontaient qu'elles (et leurs enfants) trouvaient ça plutôt "redondant" comme façon de faire. Notre fils a lui-même initié une correspondance avec Robert Lyons à un moment pour lui dire à quel point il détestait cette façon de faire des maths. Ils se sont écrits quelques fois. Nous avons entretenu de bons contacts avec monsieur Lyons, qui devait venir à Québec pour une conférence et répondre aux questions de tous ces parents à un certain moment mais des ennuis de santé ont conduit à une annulation. Dommage ! 

Afin de conserver cette trace de notre passé, et pour celles et ceux que ça pourrait intéresser, nous publions ce témoignage au sujet de l'apprentissage des maths, chez nous, en 2002. Où l'on voit que le unschooling était imprimé dans notre cœur depuis toujours, mais que le "monde scolariseux" nous faisait encore peur. Que ce soit clair, notre intention n'est pas du tout de suggérer ici une méthode d'enseignement des maths, celle-ci ou une autre, mais bien tout le contraire. L'absence de méthode qu'est le unschooling permet une plus grande ouverture à tous les apprentissages, sur tous les sujets, intérêts et passions de l'enfant. Il s'agit d'un accompagnement de la vraie vie quotidienne de notre enfant et cela suffit pour n'importe quel apprentissage.


Pendant la petite enfance de notre premier fils, j'ai intuitivement enseigné (très peu tout de même) toutes sortes de concepts: mots, couleurs, formes, lettres majuscules et minuscules, chiffres, lecture, opérations etc.  Jamais de façon magistrale mais plutôt en saisissant l'occasion (carpe diem) qui se présentait.  En auto, dans le carré de sable, dans la baignoire, avec un jeu ou un jouet.  Quand il cherchait à comprendre les signaux ou lire les panneaux sur la route, par exemple.  Ainsi, notre fils savait lire à cinq ans et dénombrer une centaine d'objets, y faire des ajouts, des retraits etc. 
Il a fait les deux tiers (ah! les mathématiques, elles sont partout!) de la première année  primaire à l'école du quartier.  On y utilisait les manuels et cahiers d'exercices mathématiques ESPACE et IKKI.  Notre fils réussissait très bien.  Je veux dire par là qu'il réussissait facilement les exercices proposés précédés d'un exemple à suivre.  Il avait de bonnes notes (entre 98 et 100%) à chaque évaluation. Pourtant, j'ai pu vérifier après son retrait de l'école publique qu'il ne comprenait pas toujours ce qu'il faisait même s'il réussissait "bien". 
Un jour, l'enseignante a posé une question oralement à tous les enfants de la classe.  Chacun devait trouver la réponse personnellement, l'écrire et aller la montrer au professeur, en cachette des autres bien entendu. Les enfants devaient trouver l'équation mathématique qui illustre la phrase suivante.  "Il y a 5 oiseaux sur un fil.  Deux sont rouges, trois sont bleus.  Les oiseaux rouges s'envolent."  Ah! Le malheur de mon fils. Presque tous les élèves avaient déjà trouvé la réponse et lui avait dû retourner dîner à la maison en continuant d'y réfléchir jusqu'au début de l'après-midi.  Il ne comprenait pas la question et la seule réponse qui lui venait était "3".  Il se sentait intimidé et n'avait plus confiance en lui. 
Après cette expérience, il ne voulut plus jamais faire de mathématiques.  Il répétait sans cesse qu'il n'était pas bon, pas capable.  Il se mit à détester les mathématiques.
Lorsque nous avons fait le choix de l'école-maison, nous avons posé des questions autour de nous et avons finalement opté pour Découvertes Mathématiques 2.  Le cahier était abondamment illustré et coloré, ce que notre fils préférait.  Il aimait alors remplir quelques pages de ce cahier chaque semaine.  Un après-midi, il en avait même fait 18 pages alors que j'étais occupée à prendre soin du bébé.  Il s'y mettait de lui-même et se sentait compétent, c'était facile. 
L'année suivante, après que mon mari ait assisté à un atelier que vous animiez (on y parlait beaucoup de l'apprentissage et du cerveau), nous avons choisi de poursuivre avec "Les mathématiques à la Maison" que vous écrivez.
Au début, notre fils aîné appréciait de n'avoir jamais à écrire.  Il trouvait les concepts très (parfois trop) faciles car on a commencé avec quelques chapitres du volume 1 pour poursuivre avec le volume 2 alors qu'il était âgé de 8-9 ans.  Toutefois, il se lassait rapidement, ne pouvait se concentrer que pendant quelques minutes et continuait de détester les maths.  Chaque fois qu'il rencontrait une difficulté, il avait tendance à abandonner.  Il trouvait les problèmes présentés, souvent trop faciles, parfois trop difficiles et toujours répétitifs.  J'aurais du alors me limiter à présenter un ou deux problèmes dès que je voyais qu'il avait saisi, compris.  Mais par inquiétude ou manque de confiance en moi (et/ou en lui), je continuais à lui présenter tous les problèmes.
Nous avons continué avec le volume 3 l'année suivante.  J'ai beaucoup appris sur la façon de comprendre de mon fils.  En suivant cette méthode, j'ai également compris des concepts mathématiques que je n'avais jamais encore intégrés.  J'avais 35 ans et je m'amusais à faire des maths.  J'aurais aimé que mon enthousiasme et mon plaisir soient contagieux, ce qui n'a jamais été le cas.  Nous avons quand même fait le volume 3 au complet, à raison de 2 très courtes périodes par semaine environ (dans une ambiance lourde et trop difficile à vivre pour nous deux).
À l'automne 2002, j'ai décidé de laisser mon enfant apprendre par lui-même selon les occasions, les situations que la vie lui offrirait.  Je suggère des projets, des thèmes d'études mais mon implication s'arrête là.  À lui de choisir ce qu'il veut étudier.  Encore faut-il préciser que, souvent, même s'il décide de ne rien apprendre, il apprend. Je crois qu'il est impossible de ne pas apprendre.  La vie est merveilleuse et bien faite.  L'école de la vie nous convient parfaitement. J'ai douté parfois, mais j'ai continué d'observer. 
Ainsi, j'ai pu me rendre compte que notre fils sait se débrouiller, en général, dans la vie de tous les jours s'il rencontre un questionnement de nature logique ou mathématique.  Il arrive à faire toutes sortes d'opération sur des nombres alors que ça semblait très abstrait pour lui lorsqu'on étudiait.  Par exemple, alors qu'un enfant lui demandait s'il connaissait les racines carrées, il répondit par l'affirmative.  Mon fils lui demanda s'il savait trouver le côté d'un carré de 9 tuiles.  L'autre, intimidé, répondit que non. Alors, mon fils lui explique que la racine carrée de 9, ça veut dire en fait, le côté d'un carré de 9 tuiles et il lui démontre l'application concrète du terme "racine carrée".  Terme bien enseigné à l'école de l'autre enfant mais dans l'abstrait, uniquement. 
Notre enfant arrive facilement à estimer le coût des taxes sur un article qu'il désire acheter ainsi que l'argent qui devrait lui revenir selon le billet qu'il présente pour cet achat.  J'en conclus donc qu'il se débrouille bien dans la vie quotidienne à la condition que le problème soit concret pour lui et que la situation soit réelle dans sa vie.  Inventer ou soumettre un problème qui ne lui est pas arrivé personnellement le fait fuir.  Il déteste. 
J'opte finalement pour l'apprentissage non-dirigé, du moins en ce moment.  Notre fils aura l'occasion de voir arriver bien d'autres problèmes dans sa vie et, évidemment, je ne trouverai pas les réponses pour lui.  De toutes façons, il aime bien les défis.  Et au fond, quoiqu'il en dise, il adore les mathématiques, quand elles sont bien réelles dans sa vie et qu'il ne sait pas (ou plutôt qu'on ne lui dit pas) que ce sont des situations mathématiques. 
Je crois aussi que pour faire ce type d'enseignement, être à l'écoute constamment est d'une grande importance.  J'essaie de saisir le moment, chaque fois qu'il se présente, tout comme je l'ai fait lorsqu'il était petit.  À ce moment précis, je peux "placer" une idée, un concept, suggérer un projet ou une lecture qui tombera à point dans son apprentissage de la vie.  Et, pour ce faire, Les Mathématiques à la Maison m'aident beaucoup.  Je crois maintenant que c'est moi, l'enseignante, qui doit comprendre et connaître parfaitement ce que je veux enseigner.  Alors, je me mets au travail et je vous demande les prochains chapitres du volume 4.
En terminant, je vous redis à quel point cette lettre a été bénéfique pour moi.  Je vous permet d'en publier chaque partie qui pourra aider votre cause que je trouve juste.

Je répète, pour être sûre qu'on ne va pas nous dire un jour qu'on a suggéré ici d'utiliser les Mathématiques à la Maison ou quelqu'autre "méthode" de maths. Ce n'est absolument pas le cas. Notre intention en publiant cette lettre écrite il y a dix ans est uniquement de témoigner d'un changement essentiel de paradigme pour vivre un véritable unschooling, une vraie vie vivante. C'est l'histoire d'un choix basé sur la peur, suivi d'un choix différent, fait pour semer la joie. Nous espérons ainsi inspirer les parents à être à l'écoute de leurs enfants, VIVRE AVEC eux, et surtout, ne pas essayer de les modifier pour répondre à nos attentes... ou pour faire taire nos peurs.  
Edith 

mardi 24 avril 2012

Les enfants veulent apprendre - par Sandra Dodd

Kids want to learn, par Sandra Dodd
Traduction: J'OSE la vie !

fév. 2012
« Je pense que la façon dont les adultes apprennent est la meilleure façon d'apprendre - poser des questions, regarder les choses tout autour, essayer des choses et obtenir de l'aide quand c'est nécessaire.

Les enfants veulent apprendre. Quand les gens « unschool » leurs enfants, la relation avec les enfants devient la force motrice, et l'environnement favorise à son tour davantage d'apprentissage et de bonheur. C'est une roue qui se met à tourner et vous ne pouvez pas l'arrêter. Essayez de ne pas apprendre. C'est impossible. » ~Sandra Dodd

dimanche 22 avril 2012

Les pissenlits envahissent, que faire ?

Mangeons-les ! comme nous le suggère Serguei Boutenko, le fils de Victoria dont nous avons déjà parlé sur ce blog. En salade, en smoothie ou dans du sirop d'érable (laissons le miel aux abeilles).



Vous êtes végétaliens et on vous dit que vous allez manquer de vitamine B12... répondez que vous mangez des pissenlits !



24 avril 2012 - Ajout

Je viens de recevoir un bulletin de Raw (Boutenko) Family et comme il y avait cette recette de smoothie, je la traduis et la publie ici. À essayer !

Rêve de Pissenlit – Recette printanière
À ce moment de l'année, tout plein de pissenlits poussent dans nos jardins. Les fraises sont (seront pour le Québec!) aussi de saison. Nous aimons beaucoup faire cette recette toute simple et la partager avec des amis.


green smoothie retreat 300x200 Interesting Green Smoothie Recipes
2 tasses de feuilles et de leurs de pissenlits
2 tasses de fraises fraîches
1 banane mûre
3 tasses d'eau
Passer au mélangeur. Décorez d'une baie et d'une petite feuille. 
(sur la photo: framboise et feuille de menthe) 
 
Pour des tas d'autres délicieuses recettes santé et vitalité, c'est ici.

Edith

samedi 21 avril 2012

John Holt, par Sandra Dodd

« Aux parents, je dis, par-dessus tout, ne laissez pas votre maison devenir une horrible copie miniature de l'école. Pas de plans de cours! Pas de quiz! Pas de tests! Pas de bulletins! Même en laissant vos enfants seuls, ce serait mieux; au moins ils pourraient comprendre certaines choses par eux-mêmes. Vivez ensemble, aussi bien que vous le pouvez; profitez de la vie ensemble, autant que vous le pouvez ».~ John Holt


J'ai trouvé cette citation, et plus encore, ici : http://sandradodd.com/johnholt
***
John Holt, par Sandra Dodd
Traduction: J'OSE la vie !


Éditions de l'Instant Présent« Les écrits de John Holt sont différents, et inspirants. Il s'est impliqué dans les écoles et a vu les problèmes et les réussites d'un point de vue différent de celui de toutes les autres personnes que j'ai lues.

John Holt n'avait pas d'enfant donc il n'était pas lui-même un unschooler, mais il a inspiré d'autres à faire les choses différemment de l'école, à éviter les tests et l'apprentissage par cœur. Il a encouragé les gens à respecter les enfants et à leur offrir une grande variété d'expériences et d'opportunités.

John Holt a écrit sur l'apprentissage en dehors des écoles pendant une dizaine d'annéesDepuis lors, de nombreuses familles ont élevé des enfants jusqu'à l'âge adulte sans aucune école ou scolarisation quelconque. J'aurais souhaité qu'il puisse connaître Roya, Roxana et Rosie Sorooshian. J'aurais souhaité qu'il puisse passer du temps avec Kathryn Fetteroll. Combien ce serait génial s'il pouvait faire un saut pour la journée à une grande conférence sur le unschooling à San Diego et rencontrer quelques centaines d'enfants du vingt-et-unième siècle, non scolarisés, réunis tous au même endroit? » ~ Sandra Dodd
(http://sandradodd.com/terminology)