samedi 31 décembre 2011

Kokiri forest in my room - Ma chambre en forêt Kokiri

À la fin de l'été dernier, notre plus jeune a eu l'idée de recréer, dans sa chambre, le village des Kokiris (du jeu Ocarina Of Time de la série Zelda). Petit à petit, chacun selon ses disponibilités et talents, nous avons tous les quatre relevé le défi et créé cette pièce pour lui, qui est maintenant son atelier d'art, son espace de création.

De la recherche des images du village (n'ayant pas trouvé cette fabuleuse image sur le web, on a pris des photos de l'écran de télé), jusqu'aux détails à l'acrylique des petits éléments du décor (roches, plantes, eau, etc.), en passant par le développement des photos, le collage, la réparation des murs et du plafond, l'achat de l'apprêt et des couleurs (peinture recyclée), les mesures des murs, le dessin à l'échelle, l'application de l'apprêt et des couleurs, les conversations joyeuses ou profondes tout en travaillant ensemble, la musique dans la pièce à côté qui nous transportait, les pauses lorsqu'on en avait assez, le nettoyage et le réaménagement de la pièce, tout a été captivant, et souvent magique aussi.

Nous n'avons pas compté les heures - ça n'aurait pas apporté plus de valeur au projet, au vécu - mais le tout s'est échelonné de l'automne 2010 au printemps 2011. Avec les dernières photos prises au début décembre, et la fin du montage il y a trois jours, voici le résultat que nous avons envie de partager. Enjoy!



Sur ce, nous vous souhaitons une nouvelle année remplie de joie et d'amour !
Paix !
Santé !
Sérénité !
J'OSE

jeudi 29 décembre 2011

Timeline officielle de La Légende de Zelda

Les fans sont fous depuis que Nintendo l'a révélée dans un bouquin publié uniquement en japonais pour le moment, et disponible à prix d'or par certains revendeurs en ligne. Traduite en anglais par glitterberri, gros merci !

mercredi 28 décembre 2011

De Noël et de décembre

J'OSE la vie ! - journaljose.blogspot.com
Biscuits (végétaliens) Fantaisies de Noël

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un bidule à travailler dans l'atelier
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les lampions de Noël, cadeau de la famille Torre,
lorsqu'ils habitaient la Finlande

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craquelins et pâte de fruits au déshydrateur


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Snow Mom !
pour Ann SinnottLes Éditions du Hêtre,
Allaitement Québec, la LLL
et toutes les mères du monde,
sans lesquelles il n'y aurait pas de monde.
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Nos créations de neige d'hier soir,
très tard, juste avant la pluie de minuit !
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Reconnaissez-vous le chevalier, dont on voit le bouclier au dos ?

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le plein de vitamine C

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pour envoyer définitivement promener ce microbe !

Changer le monde...





Décembre 2011
J'OSE la vie ! -journaljose.blogspot.com
J'ai vu la vidéo et je sais le courage de ce jeune garçon. Au moment où je l'écoutais, ça soulevait un point important sur lequel je choisis de partager un point de vue qu'on entend plus rarement. 

Je sais que la pollution, les produits chimiques, les OGM, etc. empoisonnent notre vie. 

Je suis au courant.

Je fais les meilleurs choix de vie possibles pour avoir la meilleure santé possible et ainsi prolonger ma vie et celle des nos enfants. Pour partager le plus longtemps possible les moments de bien-être auxquels nous avons droit, pour pouvoir profiter de la vie, comme on dit.

Depuis longtemps, nos fils font leurs propres choix en ce qui concerne leur santé... dès tout petit, en fait depuis la naissance, ils ont toujours été capables de faire leurs choix, de bons choix, instinctivement. Et plus tard, ils ont continué de faire leurs propres choix, puisqu'on répondait honnêtement à leurs questions plutôt qu'en détournant le sujet pour les « protéger » de la réalité du monde dans lequel nous vivons.

Les enfants sont des humains, comme les adultes. Ils savent ce qui va bien et ce qui ne va pas bien. Leur boussole intérieure est alignée naturellement sur le bien-être et quand on ne l'abîme pas, elle y reste. 

Je sais que c'est à moi, comme adulte, comme adulte qui ai choisi délibérément d'accueillir des enfants dans ma vie, et dans ce monde - où semble-t-il on tente parfois de nous empoisonner - de poser des actions pour que ça cesse. Pour le moment, tout ce que j'ai réussi à faire est de poser des actions pour éviter le plus possible ces poisons dans notre maison et tout ce qui est toxique dans notre petit environnement. Et je pense que si je n'ai pas fait de ce monde un endroit vraiment formidable où vivre le bien-être, où être en santé et en liberté avant d'y mettre des enfants, alors je dois mettre les bouchées doubles maintenant car ce n'est pas à eux de faire ça. Eux, ils n'ont pas décidé de mettre d'autres personnes dans ce monde parfois toxique. Moi, si.

Par le passé, lorsque ma boussole était passablement abîmée - heureusement, ça se corrige - je laissais une part de ce poids sur les épaules de nos enfants. Qui ont posé ce genre d'action que ce jeune de 11 ans fait aujourd'hui, du genre : écrits, publications, vidéos, film, pétition, discussions, présentations. Ça ne compte pas dans mes bonnes actions comme parent. Ce faisant, je les mettais en avant pour qu'ils aillent, eux, avec leur candeur, leur naïveté, leur sens aigu de la justice, leur soif de vérité et de liberté, essayer de faire ce que je ne faisais pas ou n'arrivais pas à faire... J'ai fait ça car je les trouvais tellement plus forts, plus courageux, plus conscients que moi. Pourtant, ce n'était pas à mes enfants d'être les adultes, d'être mes parents. 

Un jour, une amie unschooler m'a dit que si on n'était pas tous committed, tous engagés dans la même direction, si tout le monde ne s'y mettait pas, ça ne marcherait pas. Je sais que c'est vrai. Mes parents aussi m'ont dit ça, de différentes façons, à différents moments. Et bien d'autres personnes de notre entourage, également. Plusieurs refusaient d'avancer si les autres ne le faisaient pas. C'est vrai que c'est dur. En fait, c'est lourd, c'est même très lourd. Imaginons un instant une chaîne de personnes qui se tiennent la main pour avancer. Imaginons-la la plus grande possible, avec autant de personnes que notre esprit peut se figurer : tous les humains de la Terre qui se tiennent par la main. Imaginons les visages si nous pouvons ; des gens que nous connaissons, que nous aimons. Et là, imaginons un instant que seuls certains avancent et que les autres ne le font pas. Que certains décident qu'ils avanceront seulement lorsque d'autres le feront, surtout ceux qu'ils tiennent par la main, immédiatement à côté d'eux. Imaginons le mouvement, l'avancée de tous ensemble. Imaginons la résistance au mouvement, lorsque certains ou plusieurs n'avancent pas. C'est léger ou c'est lourd, c'est selon. 

Dans notre culture qui enferme les non-productifs de $/pnb (personnes jeunes, handicapées, plus âgées, malades...) dans des bâtiments de brique ou de béton, et les non-conformistes de toutes sortes dans un isoloir moral et social, invisible mais bien présent (les familles qui ne mettent pas leurs enfants à l'école l'ont toutes ressenties à un moment ou à un autre et sûrement chacun d'entre vous, pour une raison ou pour une autre), un mouvement de balancier persiste. Comme une recherche d'équilibre impossible à stopper, à éteindre complètement. Un mouvement qui, lorsqu'il ne nous porte pas toujours à agir, nous porte parfois à encenser et faire valoir les 'exploits' des autres. Ces autres qui sont étiquetés de non-productifs (ou 'zéro financier', comme un conseiller d'une grande banque l'a déjà dit à une maman à temps plein). 

En réalité, ce sont des actions plutôt simples à poser que de faire nos propres choix de vie, de nous renseigner pour faire des choix éclairés, mais cela devient un exploit à cause de l'enfermement, de l'isolement dont sont victimes ces personnes qui les posent. Ces actions difficiles, car à contre-courant de la résistance de cette chaîne humaine qui refuse d'avancer, on a tendance à les nommer « exploits » et les personnes qui les posent deviennent des porte-étendard. On essaie d'en faire nos héros, pour nous donner le courage à nous aussi. Le courage de quoi au juste ? De faire des choix et de les assumer ? Mais est-ce que ça ne fait pas partie de la vie d'un humain de faire ça ? C'est quoi être un vrai humain ? Pour moi, être un vrai humain, ça veut dire choisir chacune de mes actions selon le bien-être que ça procure. Que ça me procure à moi, et à mes enfants, et à chacun, à tous les vivants. Pour moi, être un vrai humain, c'est aussi ne pas poser une action qui aura une répercussion de mal-être chez l'autre.

Les indignés ont tenté, par le mouvement Occupy, de mettre un commitment en marche. Ils ont été les 'héros' pour un moment. Mais sans moi, sans chacun de nous, ça ne changera pas pour vrai, pas pour de bon. Ce n'est pas ce jeune garçon courageux de onze ans qui se met de l'avant, qui ose dire tout haut ce que, peut-être, ses parents taisent ou n'arrivent pas à faire bouger, qui va changer le monde. Ce n'est pas lui seul. Ce garçon, comme mes enfants, comme tous les enfants, aurait dû être accueilli dans un monde déjà bien. Un humain qui naît a ce droit acquis au bien-être mais ce droit est bafoué par notre culture. À nous de changer cet état des choses ! Sans quoi il est possible que bien des enfants continueront d'être mis en avant, héroïsés. Car si leurs actions, leurs mots, nous aident à avancer, nous les adultes, le danger qui nous guette sera alors de nommer cet enfant comme l'élu... et d'en faire une religion... pour ne pas avoir à continuer d'agir. 

Qu'on ne se méprenne pas sur mes intentions, je ne dis pas de ne pas laisser les enfants s'exprimer. Chacun a le droit de s'exprimer librement. Mais librement ne veut pas dire qu'on les y pousse, un peu ou plus, pour nous délester de l'action que nous ne voulons pas faire... un peu ou plus.
Edith

mercredi 21 décembre 2011

Pourquoi j'ai unschoolé mes trois enfants - interview avec Sandra Dodd

Why I unschooled my three children, une interview de momlogic avec Sandra Dodd

Traduction: J'OSE la vie !
Révision: Béatrice Mantovani
Interview et photos publiés ici avec l'aimable autorisation de Sandra Dodd.

Lorsque nous avons entendu parler de unschooling cette semaine sur "GMA", nous n'étions pas sûr de ce que c'était. Nous voulions trouver une maman qui avait « unschoolé » ses enfants et senti que c'était la bonne décision pour sa famille. Cela nous a conduit à Sandra Dodd, qui a unschoolé ses trois enfants - aujourd'hui âgés de 18, 21 et 23 ans. Ils n'ont jamais eu un jour d'« école normale » - et Dodd n'a aucun regret.
Photo : gracieuseté de Sandra Dodd
momlogic: Pourquoi avez-vous pris la décision de unschooler vos trois enfants?


Sandra Dodd: Ce n'était pas une "décision" faite d'un seul coup. Nous avons fait l'inscription pour l'école maison en maternelle pour le premier.* Cela a été si facile et amusant que nous sommes allés de l'avant pour une autre année. Chaque enfant avait le choix de rester à la maison ou d'aller à l'école, et au moment où le troisième a choisi la maison, j'avais cinq ans d'expérience de bon unschooling et ça a été un choix facile, car notre vie à la maison était paisible, occupée et intéressante.

*j'avais rempli et envoyé un formulaire à l'État. Quand nos enfants étaient petits, il y avait un formulaire papier à envoyer, une déclaration d'intention de faire l'école maison (homeschool). Ce n'est plus nécessaire aujourd'hui au Nouveau-Mexique.

Je connaissais quatre familles qui faisaient l'école maison quelques années avant que je considère l'école maison. Deux faisaient l'école à la maison et les deux autres faisaient du unschooling. Les familles unschooling avait d'excellentes relations avec leurs enfants et les enfants étaient plus ouverts, honnêtes et communicatifs. Je voulais ça.



ml: Pouvez-vous expliquer ce que "unschooling" signifie pour vous?

SD: Le unschooling, c'est l'organisation pour que l'apprentissage naturel prenne place. Cela implique d'avoir un environnement riche et et de respecter les idées et les intérêts des enfants.



ml: Quelle est la différence entre unschooling et école maison ?

SD: Le unschooling est l'école maison, mais ce n'est pas l'école à la maison. Toutes les familles qui font l'école maison ne recréent pas les horaires, leçons et tests de l'école. Certaines familles ont des compte-rendus de lectures et d'autres choses qui sont faites pour la gestion de grands groupes. C'est comme si elles avaient amené la chaîne de montage à la maison pour un seul enfant, ou quelques enfants.

Certaines personnes font l'école maison parce qu'elles pensent que les écoles enseignent trop et ne contrôlent pas les enfants suffisamment bien. Certaines personnes font l'école maison parce qu'elles pensent que les écoles enseignent trop peu et contrôlent trop. Je ne crains pas que mes enfants apprennent des choses que les écoles ont peur d'enseigner, ou qu'ils aient des choix dans leur vie. Pratiquer sur de petites choses leur a donné les connaissances et l'expérience quand ils ont été assez vieux pour pratiquer sur de grandes choses. Certaines familles font l'école maison pour limiter l'accès et la liberté de leurs enfants. Pour nous, c'est le contraire.



ML: Vous avez dit que votre seul regret à propos du unschooling a été d'avoir donné à votre fils deux leçons et demie de lecture alors qu'il était âgé de 7 ans. Pouvez-vous élaborer sur ce point?

SD: J'étais préoccupée par l'avis de mes beaux-parents. Mon fils n'était pas prêt à lire. Je l'ai soudoyé et pressé, et à mi-chemin de cette troisième leçon je l'ai regardé et j'ai réalisé que j'avais besoin de prendre plus soin de la façon dont il se sentait que de ce que ma belle-mère pensait, et que le partenariat et la relation avec mon enfant devrait primer. Je savais qu'il allait apprendre à lire, et il l'a fait. Sa percée comme « lecteur » a été avec un guide pour joueurs de Nintendo, pas du tout un truc pour « lecteur débutant ». D'abord il a appris à lire des cartes et des graphiques. Puis les mots sont venus. Écouter quelqu'un lui faire la lecture et être entouré par des textes ne faisait pas de mal, mais c'était son intérêt et son désir et ses capacités mentales tous réunis qui ont fait que c'est arrivé sans effort.

Mes deux autres ont appris à lire différemment, mais par eux-mêmes aussi. Nous avons répondu à toutes leurs questions et aidé avec les mots et expliqué pourquoi l'orthographe anglaise est bizarre parfois, mais c'était des conversations et non des leçons. Chaque personne, à l'école ou non, comprend comment lire chacun à sa manière.
photo : gracieuseté de Sandra Dodd

ML: Comment les « unschoolers » apprennent-ils à lire et à écrire?

SD: Les enfants veulent faire ce que les parents font. Les parents qui écrivent pour le plaisir, font des listes devant leurs enfants, lisent et écrivent des lettres (ou au moins des courriels) et le fait de partager cela avec leurs enfants, fait en sorte que ça semble important et utile. Les parents qui n'écrivent pas du tout peuvent avoir du mal à avoir des enfants qui veulent le faire, mais nous n'avions aucun problème chez nous. Leur premier écrit a souvent été une liste de choses qu'ils possédaient ou voulaient, ou les règles de jeux, ou de la poésie. Parfois, je transcrivais et ils réécrivaient, mais ce n'était pas une "assignation", c'était un jeu, qu'on faisait parce qu'ils pensaient que ce serait amusant. Et c'était amusant, parce que quand ça cessait d'être amusant, ils allaient faire autre chose.



ml: Vous avez été enseignante. Est-ce que ce facteur a influencé votre décision d'unschoolé vos enfants?

SD: Les cours en éducation que j'ai suivis, c'était au début des années 1970, à l'apogée du mouvement de réforme scolaire, dans une université où la « classe ouverte » (open class, en anglais) était valorisée et promue. J'ai enseigné dans ces jours où les enseignants avaient le champs libre, dans une école où la plupart des autres enseignants me connaissaient depuis toujours. C'était bien. Mais la réforme scolaire n'a pas marché, et les choses ont glissé pour revenir à des moyens moins créateurs. Je suis sûre que l'expérience a facilité pour moi la confiance qu'un environnement riche et des adultes attentifs pourraient être suffisants.



ml: Vos enfants sont maintenant âgés de 18, 21 et 23 ans. Pouvez-vous nous dire un peu comment ils vont maintenant – s'ils sont au collège, ou employés, s'ils ont leur GED (NdT: l'équivalent du diplôme de sec. 5 au Québec), s'ils sont heureux?

SD: Ils sont tous heureux, en bonne santé et impliqués dans différentes choses. Le GED n'est pas nécessaire. L'aîné vit à Austin et travaille pour Blizzard Entertainment. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, c'est une entreprise solide et en croissance internationale. Ils lui ont payé son déménagement, il a de bons avantages sociaux et des congés payés. Pour ceux qui ne savent ce qu'est Blizzard, oui, c'est un travail cool. Il travaille pour eux depuis qu'il a 20 ans.

L'enfant du milieu a eu trois emplois, qui ont duré plus d'un an. C'est assez bon pour quelqu'un qui a 21 ans. Il est batteur (musicien). Il vient d'acheter une Jeep. Récemment, il est au chômage, mais c'est en partie notre faute. Il m'a aidé avec quelques conférences unschooling, et a aidé son père après une chirurgie de l'épaule dernièrement. Il a fait quelques concerts et contrats de garde qui payaient bien. Il est indécis au sujet d'emplois ou de collège, mais il s'est inscrit au collège local pour l'été. Des amis continuent de l'inviter pour des voyages à l'extérieur de la ville et ça ne nous dérange pas du tout qu'il profite de ces occasions.

La plus jeune est au Québec pour quelques mois, elle vit avec une famille unschooling trilingue et les aide avec leurs jeunes filles. Ils vont aller à un congrès près de Montréal en juin. Je vais leur rendre visite auparavant, sur le chemin d'un autre congrès auquel je donne une conférence dans le New Jersey. L'hiver dernier, elle a passé six semaines au Royaume-Uni avec une famille unschooling, et avant ça elle était dans l'Oregon avec une famille qu'elle connaît depuis plusieurs années. Elle visite d'autres parties du monde et en apprend davantage sur les dynamiques familiales, ce qui l'a toujours intéressée. Les familles d'accueil apprennent à connaître quelqu'un qui a grandi sans école, ce qui les aide à avoir confiance que le unschooling peut fonctionner.



ml: Avez-vous des regrets à propos du unschooling avec vos enfants?

SD: Non. Je le referais sans hésiter.

ml: Que signifie « radical unschooling»?

SD: Le unschooling est l'apprentissage à partir du monde tout autour. Le radical unschooling c'est de voir que l'apprentissage est beaucoup plus qu'académique, qu'il se passe à toutes les heures du jour et de la nuit et pas seulement pendant les 'heures d'école'. Ce n'est pas radical d'une manière révolutionnaire. C'est radical en ce sens que c'est basé sur la racine de l'idée de l'apprentissage naturel.



ML: Comment réagissez-vous face aux gens qui disent que le unschooling est irresponsable?

SD: Personne qui connaît personnellement notre famille n'a jamais dit ça. Quand des étrangers qui ne savent pas de quoi ils parlent disent cela, je leur offre un lien vers mon blog ou site web.



ml: Quel est votre conseil pour ceux qui envisagent le unschooling?

SD: Il n'y a pas de réponse rapide et brève à cela. J'aide les autres à comprendre le unschooling tout le temps, chaque jour, et ce depuis quinze ans ou plus. C'est simple mais ce n'est pas facile, parce que les parents ont besoin de récupérer et de surmonter les peurs profondes et les préjugés qui proviennent d'années de scolarisation. Un enfant va récupérer de l'école rapidement, mais ça prend plus de temps pour les parents. Beaucoup l'ont fait cependant, et ont trouvé que leur vie était plus joyeuse, plus légère. Je leur conseille d'être partenaire de leur enfant et non son adversaire (conseil qui m'a été donné par une monitrice de Ligue La Leche en 1986). Je leur dis de regarder directement leur enfant sans superposition ou filtre ou étiquette -- pour voir qui il est, maintenant, et de répondre à cela. Je dis que s'ils sont inquiets de ne pas en faire assez pour rendre la vie intéressante et scintillante, ils devraient en faire plus. Plusieurs unschoolers ont contribué par des écrits, des idées et des images auxquels nous pouvons référer les récents unschoolers. L'information et l'inspiration sont disponibles.

Certaines personnes disent: « Mais j'ai un emploi à l'extérieur ». Apprendre n'a pas besoin d'arriver pendant les 'heures d'école'. Même si un parent travaille 40 heures, il reste encore beaucoup d'heures d'apprentissage dans une semaine! Où l'enfant est pendant que le parent est au travail n'a pas besoin d'être « l'école ». Ce pourrait être chez n'importe quel aidant naturel. Une fois qu'un parent entre dans le swing du unschooling, il/elle va voir que l'apprentissage se fait tout le temps.



ml: Pensez-vous que l'école publique peut briser l'amour de l'apprentissage chez certains enfants?

SD: Tout le monde sait cela.

ml: Est-ce que vos enfants avaient des règles comme les heures de coucher, pas de bonbons avant le dîner ... ce genre de chose?

SD: Nous n'avions pas ces règles, mais nos enfants sont allés au lit chaque nuit et ne mangeaient pas de bonbons avant le dîner. Ça semble fou pour les gens qui croient que les seules options sont les règles ou le chaos, mais nos enfants dormaient quand ils avaient sommeil, et mangeaient quand ils avaient faim (ou quand quelque chose sentait vraiment bon, ou que d'autres mangeaient), et j'ai été agréablement surprise d'apprendre qu'ils étaient capables de savoir ce dont leur corps avait besoin. J'ai grandi avec l'horloge, à 6h30, manger rapidement, arrêt de bus, école, attendre l'heure du lunch, manger, attendre jusqu'au souper, aller au lit. Je n'avais aucune idée que le sommeil et la nourriture pouvaient être séparés d'un horaire comme ça, mais ils peuvent l'être.

photo gracieuseté de Sandra Dodd
ml: Est-ce que vos enfants ont des amis en grandissant?

SD: Nous participions aux activités de la Ligue La Leche, et nous habitons toujours dans la même ville donc il ont encore des amis qu'ils ont connus quand ils étaient bébés. Ils ont eu des amis du karaté, du hockey, de la danse, des groupes de jeux d'école maison, de la boutique de jeux vidéos, et rencontré des amis de ces amis. Ils se sont fait des amis à jouer à Pokémon quand c'était populaire au début. Notre maison était un lieu de rencontre, aussi, avec des tables supplémentaires, jeux de société, jeux vidéo et de la place pour dormir. Kirby a participé à un club anime pendant plusieurs années et il est allé à des congrès à Denver. Puis il a été envoyé pour s'occuper de la salle anime lors d'événements locaux.
Ils se sont aussi fait de plus en plus d'amis unschoolers au fil des ans, de tous les coins du pays – des gens qu'ils ont rencontrés lors de conférences unschooling. Ils ont visité d'autres États, et nous avons reçu des visiteurs.
ml: Quelles sont certaines des façons non conventionnelles avec lesquelles vos enfants ont appris en dehors de la classe?

SD: Les jeux vidéo et jeux de cartes à collectionner. Au début je pensais « rien de non conventionnel », mais je suis sûre que plusieurs personnes penseraient que ça l'est. Nous avons beaucoup chanter dans la voiture, parfois des choses pour enfants destinées à être éducatives, et parfois des choses qui étaient juste amusantes. Tous mes enfants ont aimé la musique des années 60 quand ils étaient jeunes et sont de bons chanteurs, il y a donc eu beaucoup d'interaction et de recherche liées à la musique. Quand ils étaient lecteurs débutants, il y avait des paroles de chansons qu'ils aimaient. Nous avons toujours discuté et cherché des choses. Nous avons des livres intéressants, des affiches et des fiches d'humour et d'étude plastifiées dans la salle de bain.

J'ai toujours mis des choses sur les tables, les comptoirs, dans les salles de bains, juste parce qu'elles étaient amusantes et intéressantes. Les enfants allaient les trouver, les ramasser ou non, jouer avec ou en parler. Quand quelque chose cessait d'être intéressant, je le mettais de côté et j'amenais quelque chose d'autre. J'ai appelé ça « parsemer », et de nombreuses familles ont emprunté ce concept avec d'excellents résultats.

Nous n'avons jamais « forcé » nos enfants à trouver un emploi, mais ils avaient un emploi dès l'âge de 14 ou 15 ans, et ont beaucoup appris du travail et de collègues (une autre source d'amis). Ils ont appris en faisant du bénévolat pour aider les gens à faire des choses, et ils se sont vu offrir des emplois parce qu'ils étaient disposés à aider gratuitement, aussi.



ml: Est-ce que le unschooling est légal?

SD: L'école maison (homeschooling) est légal, et le unschooling est une façon de faire l'école maison. Chaque famille a besoin de comprendre assez bien l'apprentissage naturel pour le faire fonctionner de manière telle qu'ils peuvent être sûrs que leurs enfants apprennent. Les règlements sont très différents d'un État à l'autre, mais il y a dans chaque état des unschoolers qui peuvent conseiller les autres sur la façon de remplir les exigences locales. Malgré le fait que des gens disent le contraire, le unschooling n'est pas « ne rien faire ». Il y a beaucoup à faire, beaucoup d'implication (NdT: de la part des parents) !



ml: Est-ce que les unschoolers peuvent devenir des adultes épanouis?

SD: Bien sûr ! Au moment où ils sont adultes, ils ont déjà été dans le monde depuis des années. Ils ne sont pas gardés à la maison jusqu'à 18 ans puis relâchés dans la nature. Chacun de mes enfants, de façon indépendante, s'est vu offrir un emploi au milieu de l'adolescence, par des adultes qui les connaissaient et ont vu leur fiabilité et leur intelligence. Ils ont prouvé qu'ils étaient honnêtes, sérieux et désireux de travailler et d'apprendre. Ils ont toujours donné un préavis de deux semaines s'ils démissionnaient, tandis que les enfants autour d'eux quittaient simplement leur emploi sans même dire qu'ils étaient partis.

Un de leurs amis unschoolers près d'ici a obtenu un emploi à un centre d'appels de téléphone cellulaire quand il avait 16 ans. Au moment où il avait 18 ans, il était superviseur. Une des nouvelles employées (une diplômée du high school) s'est plaint quand elle a constaté qu'il n'avait même pas un GED et qu'il l'avait devancé. L'école lui avait fait de fausses promesses quant à la valeur d'un diplôme d'études secondaires. Il y avait travaillé pendant plus d'un an, connaissait vraiment le travail et était fiable. Ces choses sont plus importantes que les diplômes.

Tous mes enfants ont travaillé dans des emplois aux côtés de diplômés (NdT de collège ou) d'université. Les miens l'ont fait sans les prêts étudiants à rembourser, quoiqu'ils pourraient encore amasser quelques dettes d'études. Mon mari n'a pas obtenu son diplôme d'ingénieur avant qu'il ait près de 29 ans, et il est allé à l'école publique et puis tout droit à l'université. Il s'était essoufflé, fatigué de l'école et de la scolarisation, à l'âge de 20 ans. Il est revenu à lui, cependant, une fois qu'il a eu un peu de temps pour récupérer. Mes enfants n'auront pas besoin de se remettre de la scolarisation.



ml: Autre chose que vous voudriez ajouter?

SD: Je m'attendais à ce que mes enfants apprennent, et ils l'ont fait. Ce qui m'a surpris est leur facilité à traiter avec des gens de tous âges, des plus jeunes enfants aux adultes. Ils ont pris contact par le regard et serré la main à un âge précoce. Ils sont équilibrés et en confiance.

Il y a eu beaucoup de choses auxquelles je ne m'attendais pas et toutes étaient positives. La partie la plus difficile de toutes est la critique de ceux qui n'ont aucune idée de ce dont ils parlent. La confiance grandit, pourtant, à mesure que les familles unschoolent, et bientôt la critique semble moins effrayante et ressemble plus à de la jalousie, du ressentiment ou de la peur.

Le unschooling n'est pas un mouvement pour abattre les écoles. C'est l'une des nombreuses options. Ce n'est pas facile, et chaque famille le fait à la maison, à sa manière. Ce seul fait le rend difficile. Ce n'est pas comme se présenter quelque part chaque jour en souriant et laisser les autres rendre la vie de vos enfants intéressante.

Une partie du ressentiment et de la crainte implique le fait d'avoir un choix. Bien que j'ai aimé l'école en général, je me souviens quand j'étais mécontente de quelque chose là-bas que ma mère disait avec confiance que je devais y aller, qu'il n'y avait pas d'autre choix, que c'était la loi, et que mes parents seraient en difficulté si je n'y allais pas. C'est plus facile quand les parents peuvent dire cela. Ça rendrait les parents innocents du malheur de leurs enfants ou de tout dommage qui leur arriverait, si les parents n'avaient pas le choix. Lorsque d'autres parents ont trouvé une option et l'ont choisie, ça démontre qu'il y a une option, et la sécurité de « non choix » est révolue. C'est pourquoi de nombreuses familles qui font l'école-à-la-maison se plaignent des unschoolers aussi. Ils ont dit à leurs enfants qu'ils ont à s'asseoir à la table et faire du travail scolaire, il n'y a pas de choix. Lorsque leurs enfants rencontrent des unschoolers et disent: « Mais Marty n'a pas à ... » les parents se fâchent contre les unschoolers pour avoir troublé la paix. Comme je ne voulais pas sacrifier le bonheur de mes enfants et leur apprentissage rempli de joie pour faire en sorte que les autres se sentent mieux à propos de ce qu'ils font, cependant, ça ne pouvait pas être évité. Je ne vivais certainement pas le unschooling pour rendre quelqu'un malheureux !