mercredi 28 décembre 2011

Changer le monde...





Décembre 2011
J'OSE la vie ! -journaljose.blogspot.com
J'ai vu la vidéo et je sais le courage de ce jeune garçon. Au moment où je l'écoutais, ça soulevait un point important sur lequel je choisis de partager un point de vue qu'on entend plus rarement. 

Je sais que la pollution, les produits chimiques, les OGM, etc. empoisonnent notre vie. 

Je suis au courant.

Je fais les meilleurs choix de vie possibles pour avoir la meilleure santé possible et ainsi prolonger ma vie et celle des nos enfants. Pour partager le plus longtemps possible les moments de bien-être auxquels nous avons droit, pour pouvoir profiter de la vie, comme on dit.

Depuis longtemps, nos fils font leurs propres choix en ce qui concerne leur santé... dès tout petit, en fait depuis la naissance, ils ont toujours été capables de faire leurs choix, de bons choix, instinctivement. Et plus tard, ils ont continué de faire leurs propres choix, puisqu'on répondait honnêtement à leurs questions plutôt qu'en détournant le sujet pour les « protéger » de la réalité du monde dans lequel nous vivons.

Les enfants sont des humains, comme les adultes. Ils savent ce qui va bien et ce qui ne va pas bien. Leur boussole intérieure est alignée naturellement sur le bien-être et quand on ne l'abîme pas, elle y reste. 

Je sais que c'est à moi, comme adulte, comme adulte qui ai choisi délibérément d'accueillir des enfants dans ma vie, et dans ce monde - où semble-t-il on tente parfois de nous empoisonner - de poser des actions pour que ça cesse. Pour le moment, tout ce que j'ai réussi à faire est de poser des actions pour éviter le plus possible ces poisons dans notre maison et tout ce qui est toxique dans notre petit environnement. Et je pense que si je n'ai pas fait de ce monde un endroit vraiment formidable où vivre le bien-être, où être en santé et en liberté avant d'y mettre des enfants, alors je dois mettre les bouchées doubles maintenant car ce n'est pas à eux de faire ça. Eux, ils n'ont pas décidé de mettre d'autres personnes dans ce monde parfois toxique. Moi, si.

Par le passé, lorsque ma boussole était passablement abîmée - heureusement, ça se corrige - je laissais une part de ce poids sur les épaules de nos enfants. Qui ont posé ce genre d'action que ce jeune de 11 ans fait aujourd'hui, du genre : écrits, publications, vidéos, film, pétition, discussions, présentations. Ça ne compte pas dans mes bonnes actions comme parent. Ce faisant, je les mettais en avant pour qu'ils aillent, eux, avec leur candeur, leur naïveté, leur sens aigu de la justice, leur soif de vérité et de liberté, essayer de faire ce que je ne faisais pas ou n'arrivais pas à faire... J'ai fait ça car je les trouvais tellement plus forts, plus courageux, plus conscients que moi. Pourtant, ce n'était pas à mes enfants d'être les adultes, d'être mes parents. 

Un jour, une amie unschooler m'a dit que si on n'était pas tous committed, tous engagés dans la même direction, si tout le monde ne s'y mettait pas, ça ne marcherait pas. Je sais que c'est vrai. Mes parents aussi m'ont dit ça, de différentes façons, à différents moments. Et bien d'autres personnes de notre entourage, également. Plusieurs refusaient d'avancer si les autres ne le faisaient pas. C'est vrai que c'est dur. En fait, c'est lourd, c'est même très lourd. Imaginons un instant une chaîne de personnes qui se tiennent la main pour avancer. Imaginons-la la plus grande possible, avec autant de personnes que notre esprit peut se figurer : tous les humains de la Terre qui se tiennent par la main. Imaginons les visages si nous pouvons ; des gens que nous connaissons, que nous aimons. Et là, imaginons un instant que seuls certains avancent et que les autres ne le font pas. Que certains décident qu'ils avanceront seulement lorsque d'autres le feront, surtout ceux qu'ils tiennent par la main, immédiatement à côté d'eux. Imaginons le mouvement, l'avancée de tous ensemble. Imaginons la résistance au mouvement, lorsque certains ou plusieurs n'avancent pas. C'est léger ou c'est lourd, c'est selon. 

Dans notre culture qui enferme les non-productifs de $/pnb (personnes jeunes, handicapées, plus âgées, malades...) dans des bâtiments de brique ou de béton, et les non-conformistes de toutes sortes dans un isoloir moral et social, invisible mais bien présent (les familles qui ne mettent pas leurs enfants à l'école l'ont toutes ressenties à un moment ou à un autre et sûrement chacun d'entre vous, pour une raison ou pour une autre), un mouvement de balancier persiste. Comme une recherche d'équilibre impossible à stopper, à éteindre complètement. Un mouvement qui, lorsqu'il ne nous porte pas toujours à agir, nous porte parfois à encenser et faire valoir les 'exploits' des autres. Ces autres qui sont étiquetés de non-productifs (ou 'zéro financier', comme un conseiller d'une grande banque l'a déjà dit à une maman à temps plein). 

En réalité, ce sont des actions plutôt simples à poser que de faire nos propres choix de vie, de nous renseigner pour faire des choix éclairés, mais cela devient un exploit à cause de l'enfermement, de l'isolement dont sont victimes ces personnes qui les posent. Ces actions difficiles, car à contre-courant de la résistance de cette chaîne humaine qui refuse d'avancer, on a tendance à les nommer « exploits » et les personnes qui les posent deviennent des porte-étendard. On essaie d'en faire nos héros, pour nous donner le courage à nous aussi. Le courage de quoi au juste ? De faire des choix et de les assumer ? Mais est-ce que ça ne fait pas partie de la vie d'un humain de faire ça ? C'est quoi être un vrai humain ? Pour moi, être un vrai humain, ça veut dire choisir chacune de mes actions selon le bien-être que ça procure. Que ça me procure à moi, et à mes enfants, et à chacun, à tous les vivants. Pour moi, être un vrai humain, c'est aussi ne pas poser une action qui aura une répercussion de mal-être chez l'autre.

Les indignés ont tenté, par le mouvement Occupy, de mettre un commitment en marche. Ils ont été les 'héros' pour un moment. Mais sans moi, sans chacun de nous, ça ne changera pas pour vrai, pas pour de bon. Ce n'est pas ce jeune garçon courageux de onze ans qui se met de l'avant, qui ose dire tout haut ce que, peut-être, ses parents taisent ou n'arrivent pas à faire bouger, qui va changer le monde. Ce n'est pas lui seul. Ce garçon, comme mes enfants, comme tous les enfants, aurait dû être accueilli dans un monde déjà bien. Un humain qui naît a ce droit acquis au bien-être mais ce droit est bafoué par notre culture. À nous de changer cet état des choses ! Sans quoi il est possible que bien des enfants continueront d'être mis en avant, héroïsés. Car si leurs actions, leurs mots, nous aident à avancer, nous les adultes, le danger qui nous guette sera alors de nommer cet enfant comme l'élu... et d'en faire une religion... pour ne pas avoir à continuer d'agir. 

Qu'on ne se méprenne pas sur mes intentions, je ne dis pas de ne pas laisser les enfants s'exprimer. Chacun a le droit de s'exprimer librement. Mais librement ne veut pas dire qu'on les y pousse, un peu ou plus, pour nous délester de l'action que nous ne voulons pas faire... un peu ou plus.
Edith

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