dimanche 30 juillet 2017

JOUER, le nouveau livre d'André Stern : Et si un nouveau regard sur l’enfant qui joue changeait le monde ?

Et si un nouveau regard sur l’enfant qui joue changeait le monde ?
« Le jeu est pour l'enfant la manière la plus directe de se connecter à la vie de tous les jours, à lui-même et au monde. Le jeu libre est pour lui une nécessité, une prédisposition, un penchant, souvent un impératif. Il est un accomplissement profond. » André Stern
La concurrence, les attentes, les systèmes d'éducation soumettent les enfants et leurs parents à une énorme pression. Dans ce contexte, le jeu est relégué au titre « d’activité pour les loisirs », les dispositions naturelles des enfants restent incomprises, et d’innombrables possibilités de développement leur sont dérobées.

Avec Jouer, André Stern livre un plaidoyer captivant pour l’avènement d’une nouvelle attitude face à l’enfant. Une attitude – et non une méthode – applicable partout et en toutes circonstances, dont l’ingrédient principal est une confiance inconditionnelle dans les dispositions natives de l'enfant. Cet ouvrage nous invite, au lieu de chercher à optimiser les performances et la compétitivité, à prendre au sérieux l’enfant qui joue. Car lorsqu’ils font l’expérience de notre confiance dans leur développement spontané, nos enfants vivent leur plein potentiel, et c’est précisément en jouant à leur rythme, sans contrainte et avec bonheur, qu’ils apprennent vraiment.

(avec des contributions originales de Ken Robinson, Sophie Rabhi, Gerald Hüther, Arno Stern, Erwin Wagenhofer et Sabine Kriechbaum, Thomas Sattelberger, Katharina Saalfrank et Teresa Mekel)

Marié, père de deux enfants, André Stern est musicien, compositeur, luthier, auteur et journaliste. Son travail dans les médias et ses activités de conférencier dans les universités, auprès des professionnels de l’éducation et du grand public, répondent à un intérêt croissant de la part de tous ceux qui, de près ou de loin, vivent et travaillent avec les enfants. Il est l’auteur de …et je ne suis jamais allé à l’école (Actes Sud, 2011, 8 000 ex. vendus - parution simultanée en Babel)

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : Actes Sud Editions (20 septembre 2017)
  • Collection : Domaine du possible
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2330078005
  • ISBN-13: 978-2330078003


http://www.andrestern.com/fr/andre-stern/publications/ecrits/jouer.html

mardi 11 juillet 2017

Rencontre avec Sir Patrick Stewart - ComicCon Montréal – 8 juillet 2017

Je suis allée au ComicCon de Montréal pour la première fois de ma vie.

J'OSE la vie ! - journaljose.blogspot.com
Mon cadeau : photo autographiée par Sir Patrick Stewart (Captain Jean-Luc Picard - Star Trek TNG)
J'ai fait le voyage de Québec, seule, comme une grande, pour y voir Sir Patrick Stewart. Et uniquement pour cette raison. L'entendre, et le voir, en vrai. Le célèbre acteur britannique, membre de la Royal Shakespeare Company, Captain Jean-Luc Picard dans Start Trek The Next Generation (entre nous, on dit TNG), Professor X / Xavier – de la célèbre série X-Men, signait des autographes en avant-midi, avec un sourire et un mot pour chacun.e malgré la brièveté de la rencontre. J'ai estimé 500 personnes en moins de 2 heures...
J'OSE la vie ! - journaljose.blogspot.com

D'abord une brève visite au salon des exposants, dont l'odeur m'a rappelée celle des marchés aux puces. J'ai marché en observant les gens autour, dans cette vaste foire commerciale où l'on peut acheter une 'mystery box' comme on achetait, enfant, un sac à surprise au dépanneur du coin, dénicher un ancien numéro de magazine de Capt'n America, ou encore essayer la nouvelle Switch de Nintendo. En moins de 30 minutes, j'en ai eu assez, et puis, c'était décidé, j'allais plutôt m'offrir un petit moment en tête à tête – autographe – avec le célèbre acteur qui m'a accrochée à Star Trek dès les premières minutes du 1er épisode de TNG, série que Jérôme m'a invitée à regarder avec lui, en janvier 2016.
TNG crew (photo : Star Trek TIME Special Edition 2016)
sitante - de lointains souvenirs d'enfance me rappelaient des monstres hideux dans des décors passables (j'ai changé d'idée depuis que j'ai revu The Original Season récemment) - je lui avais demandé un 2è choix. Aucun, a-t-il dit ! Sur Netflix, en ce moment, c'est Star Trek ou rien. Bon, ai-je répondu, je vais regarder 2 épisodes avec toi, parce que je sais que souvent, un seul ne me suffit pas pour savoir si je vais aimer. Aimer? It was love at the first sight! La présence, la voix de Stewart et j'étais hooked. Captain Jean-Luc Picard, son crew, et le sujet principal, au-delà de la science : la communication et les relations inter-personnelles. Ma vie, quoi!

Samedi matin, j'ai donc fait cette file de 2 heures pour avoir mon petit moment en 'tête à tête' avec la légende, et réussi à prononcer plus de 2 mots, en anglais, en choisissant une seule des quelques phrases que j'avais préparées lorsque j'ai réalisé que je n'aurais que 6 ou 7 secondes en sa présence. Hi! Fine, thank you, and you? Thanks for making the word a better place. Il a levé son Sharpie argenté de la photo de Jean-Luc en costume Star Fleet, s'est penché vers moi, tendant l'oreille (gauche) : Thanks for what? J'ai répété. Il m'a regardée, hésitant : I don't know... it's entertainment... Sir Patrick ne saurait-il pas à quel point il est un être humain aimant, attentionné, vrai?, me suis-je demandé tout en glissant un sachet de thé – Earl Grey (bio, équitable) - sur la table avant de laisser place au suivant. Je suis repartie avec ma précieuse photo, et ma hâte de l'entendre plus longuement cet après-midi.

Déambuler entre les cosplayers partout autour est amusant et divertissant, quoique certains font peur un peu aussi. ;-) J'ai fait une pause lunch avec mes galettes de maïs et mon sachet de noix et fruits séchés, monté les escaliers, et me suis mise tout de suite à cette nouvelle file créée par une jeune femme décidée, juste devant moi. J'étais 6è, catégorie non-VIP.

Je passe la prochaine heure assise sur la moquette de l'immense hall, à regarder Jason Isaacs sur grand écran, à jaser avec ma voisine, étudiante en navigation au sein de la Garde Côtière Canadienne, et à m'amuser avec elle de tous ces trésors trouvés dans son Star Terk Enterprise mystery bag à 125$. :-)

Au bout d'une heure, on nous demande de nous serrer un peu pour faire entrer de plus en plus de monde dans la file d'attente. On passera donc les 45 prochaines minutes debout. J'entends toutes sortes de conversations, ce sweet Leonard Nimoy au ComicCon Ottawa il y a quelques années, ou la frénésie qui pourrait nous envahir - « comme dans Hunger games » dit quelqu'un, lorsqu'on nous ouvrira la salle. 

Après les VIP, on entre enfin. Je choisis un siège, en bout de rangée, 2 rangées devant le micro. Je regrette déjà de ne pas avoir choisi celle tout de suite derrière le micro. Impossible de faire marche arrière. Les 3000 sièges se remplissent à la vitesse de la lumière.
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Sir Patrick Stewart - ComicCon Montreal 2017
J'OSE la vie ! - journaljose.blogspot.com
Sir Patrick Stewart - ComicCon Montreal 2017

Sir Patrick apparaît, déclenchant une série de longs applaudissements. L'excitation est à son comble. Il prend le micro, remercie, raconte.

Il est en tournage depuis 5 semaines et pour une semaine encore à Montréal pour le film The Gift, par un « réalisateur franco-canadien ». Il déclare adorer Montréal, où il vient « for the 3rd time... euh, no, wait, - come on Patrick! » se lance-t-il à lui-même avec cette façon unique qu'il a de dire les choses, avec un humour qui défait les nœuds, une sincérité totale it's the 4th time! Il sourit. Beaucoup.

Il parle avec affection de ce tournage aux côtés de Katie Holmes – qu'il aurait lui-même suggéré pour le rôle - et de ce remarquable acteur qu'est Giancarlo Esposito, et du luxe de ce 'nouveau développement' créé autour du site de tournage, où il y a toujours quelqu'un pour lui demander si on peut lui apporter quelque chose, ou faire quelque chose pour lui. Il est conquis. Comme le sont ses fans Québécois. 

« Pour qui se demande, sachez que Ginger va bien », poursuit-il. Il ne parle pas de ce 'remède' qui goutte fort mais bien de la jeune pitbull qu'ils ont eu la joie de prendre en tant que famille d'accueil, sa femme et lui, et qui s'appelle Ginger. Il raconte leur coup de foudre avec cette petite de 3 ans, combien elle est adorable ... puis leur tristesse – les larmes montent, il doit s'arrêter, prendre une respiration avant de continuer – en apprenant que les pitbulls sont interdits à Londres. Il nous rassure, on lui a trouvé un autre foyer où elle est aimée et heureuse, mais il est marqué par cette bêtise qu'est le 'pitbull ban'. « J'ai entendu dire que c'était la même chose ici à Montréal. J'ai rencontré le maire, lors du Grand Prix, c'était sympathique, mais si j'avais su, à ce moment-là, à propos du 'pitbull ban', on n'aurait pas eu la même conversation. J'ai aussi parlé au maire de Londres. Il faut savoir que les chiens, les pitbulls aussi, aiment leur propriétaire et veulent lui faire plaisir. Ils vont faire ce qui lui fait plaisir. » Patrick Stewart explique que malgré le fait que les combats entre chiens, qui impliquent souvent des pitbulls, soient encore tenus de nos jours, il s'agit d'un acte illégal. Et si un chien se bat, c'est uniquement parce que c'est ce qui fait plaisir à son maître. Il est catégorique, il n'y a jamais d'agression dont le chien soit responsable, le responsable est toujours le propriétaire. Il est chaudement applaudi à chaque phrase. 
Sir Patrick partage également un mot à propos du Brexit comme étant la journée la plus triste de toute sa vie. Puis, il lance qu'il répondra maintenant aux questions. Je me précipite, mon papier en mains. Déjà 7 personnes devant moi... et autant de l'autre côté de la salle. Je souhaite tellement pouvoir lui poser ma question. En fait, j'en ai deux, mais je sais que je devrai en retenir une seule. Je répète mes questions dans ma tête, pour être bien comprise en parlant cette jolie langue de Shakespeare. Je passerai les 40 minutes de cette Q&A debout. Attentive.

Au fil des questions du public, Sir Patrick répond toujours avec des mots qu'il choisit un à un, et une telle honnêteté, une sincérité qui émeut. Et quel sens de l'humour! J'adore. Et je ne suis pas la seule.

Questionné sur comment aurait été sa carrière d'acteur avec une longue ou épaisse chevelure, il dira, en rigolant, qu'avec des cheveux, ça aurait été la carrière de quelqu'un d'autre. Qu'en fait, il est désolé de ne pas pouvoir répondre à la question. Et que si cela lui a apporté quelque chose, c'est sûrement de ne jamais, jamais, juger une personne par son apparence.

(attention, spoiler X-Men dans ce paragraphe)
Un autre fan lui avoue sa tristesse de voit son personnage mourir dans « Logan », le dernier de la série X-Men. Patrick Stuart dit que ce n'est pas si triste, que ça fait quand même 17 ans que ça dure, soit beaucoup plus que ses années Star Trek. Il raconte : « au Festival de fims de Berlin, à la fin de la présentation, Hugh Jackman a essuyé une larme. Je me suis dit que si Hugh Jackman pouvait faire ça, je le pouvais aussi. ». Il fait mine d'essuyer une larme, et ajoute, touché, touchant, que Hugh, assis à ses côtés dans la salle, lui a pris la main... et l'a gardée dans la sienne tout au long de la présentation.

À une dame qui vient livrer un message d'amour, de félicitations et de remerciement de la part d'une amie malade qui n'a pu venir, il répond : « please tell your friend that I'm flattered, thankful, and I wish her well ».

À un moment, il se renversera sur la causeuse à disposition sur la scène, déclarant qu'il a très envie d'une pause. Il rigole souvent et faire beaucoup rire la salle. Il s'excuse pour sa voix qui a peut-être des ratés cet après-midi. Il a travaillé tard hier soir et reprend demain matin pour encore une semaine, il doit y prêter très attention. Encore un de ces petites attentions qu'il a toujours pour l'autre.

Après une dizaine de questions, Sir Patrick quittera rapidement, 15 minutes avant la fin, pour un rendez-vous dans le quartier chinois. « For acupuncture and massage! » lance-t-il, visiblement soulagé d'avance de douleurs à la main et à une cheville dont il a parlé précédemment. Personne ne lui en voudra, bien au contraire. On le souhaite en santé pour encore longtemps. Tant pis pour ma question. Une petite déception m'accompagne alors que je quitte la salle au milieu de 2999 autres personnes, dans le calme amical qu'est l'ambiance de ce ComicCon.

Live long and prosper, Sir Patrick!
And thanks for making this world a better place! Yes, you are making this world a better place. I was not talking about entertainment, Star Trek, X-Men or any other role you've played in your great career, I was talking about you being you.
Love,
Edith 

Rencontrez Ginger, la pitbull adorée de Patrick, ici (30 sec.) : https://www.facebook.com/patrickstewart/videos/1293577074063529/

P.S. In case, one day, Sir Patrick come by here and would like to know what my questions were, here they are :)

1) As Jean-Luc Picard, you've said that "communication is a matter of patience and creativity", and this is so true. To me, Star Trek is all about communication. As you talked about pit bull bans, and Brexit, I would have ask : How do you live communication in the everyday life? And how can we make it work for those social conflicts we meet in our lives?





2) At other conferences, you've said that it is Denise Crosby, then all your co-actors on TNG, who helped you seeing that it is possible to work and have fun at the same time, that those were not 2 things to set apart, but a matter of attitude, another way of working and living. What - and how - did it change your everyday life?

lundi 3 juillet 2017

Évaluer le 'unschooling' - projet de loi au Québec

Depuis quelques décennies, au Québec comme partout ailleurs, des parents choisissent, pour l'éducation de leurs enfants, d'adopter cette nouvelle attitude de respect et de confiance qu'on appelle 'unschooling' chez nos voisins anglophones.

Devant cette nouvelle* attitude face à l'enfant, on rencontre évidemment une curiosité naturelle mêlée de fascination mais aussi, bien souvent, une certaine crainte devant l'inconnu..., cet 'inconnu' qu'est l'enfant.

*J'écris nouvelle mais on sait tous que cette attitude est en réalité bien plus ancienne. Il s'agit, bien sûr, de l'accueil attendu par l'enfant - qui vient au monde - et qui est malheureusement bien éloigné de celui qui lui est concrètement réservé dans nos sociétés. Pourtant, cette attente native inscrite dans nos programmes génétiques est toujours la même, aujourd'hui encore, après des millénaires.

À cette curiosité, chaque parent répond, s'il le souhaite ... ou se sent pressé de le faire. Au gré des questions de son entourage, grand-parents, oncles, tantes, amis, voisins, collègues, chacun.e surtout, y va de son bagage, son témoignage. Ce qui ne devient pas pour autant un questionnaire obligatoire, n'est-ce pas ? 
 
Depuis longtemps, mais plus encore depuis le dépôt du projet de loi 144, bien des parents se demandent comment ils pourront s'assurer que les apprentissages de leurs enfants soient vus, compris, par les 'autorités' chargées d'évaluation.

À ce questionnement, ma réponse est que seule une volonté sincère d'apprendre à connaître l'enfant ouvrira la porte de la communication. Et ceci, de la part de chaque personne impliquée d'une façon ou d'une autre, de près ou de loi, dans l'apprentissage / la vie d'un enfant :