Dure fin de soirée, je suis triste.
Au moment où j'ai enfin la possibilité de fouiller à fond les écrits et les livres sur la véritable nature de l'humain, de l'enfant. D'aller à fond dans ce qu'est un vrai maternage, l'attachment parenting. En ce début d'un printemps différent, où je replonge sur le site web des Louves, deux des femmes qui m'ont le plus inspirée dans ma vie, pour y lire les textes et traductions absolument essentiels quand on est parent. Alors que je redécouvre aussi les écrits de Wendy Priestnitz, mère unschooler parmi les pionnières au Canada et auteure elle aussi, et que je visite son blog environ une fois par semaine, j'y apprends ce soir (vendredi 25 mars) que l'auteure qui a reçu le titre de « trésor vivant », celle sur le site web de laquelle je suis venue lire et faire des recherches depuis une dizaine de jours, celle qui a écrit ces mots puissants de l'extrait que j'ai imprimé la semaine dernière, lu avant-hier et prêté à mon cher et tendre hier afin qu'il le lise aussi en attendant le 26 du mois (quand on vit à crédit pour guérir, il faut aussi surveiller la date du relevé de carte de crédit) pour pouvoir commander son livre Le concept du continuum, j'apprends donc que la seule et unique Jean Liedloff est décédée il y a 10 jours, le 15 mars 2011.
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Sur la page d'accueil du site internet de madame Liedloff, on peut lire (traduction libre):
En mémoire de Jean Liedloff
Le 15 Mars 2011, le monde a perdu une grande visionnaire - celle dont le travail continue à inspirer les nouvelles générations de parents, les soignants et tous ceux qui cherchent à comprendre la vraie nature de l'être humain.
À la mémoire de notre chère amie Jean Liedloff, nous invitons ceux d'entre vous qui l'ont connue, ou qui ont bénéficié de son travail, à partager vos pensées et vos histoires ici. Nous vous invitons également à lire ce que d'autres amis, collègues, et les adeptes du travail de Jean ont partagé ici. Il suffit d'utiliser les liens ci-dessous pour commencer. . . .
Je suis triste ce soir... cette grande dame que je rêvais de rencontrer, d'inviter à donner une conférence au Québec... merde, et re-merde ! Raison de plus de lire son livre... aurai-je la force et le courage de partager et de répandre son message ? Je crois, oui. Je le veux tellement.
Tout autour de nous, tout est difficile, tout est différent... les catastrophes environnementales dont le Japon vit la plus récente, les guerres, les génocides, les gouvernements renversés (même ici, au Canada, aujourd'hui même), les difficultés personnelles et familiales de tant de gens autour de nous depuis quelques années, les déprimes, dépressions, les maladies de toute sorte et les décès après de longues souffrances. Deux amies ont perdu leur mère en janvier. Un voisin, père de trois jeunes enfants, est décédé d'un cancer la semaine dernière. Les funérailles auront lieu demain. Je ne pourrai pas y assister. Avant, j'allais toujours aux funérailles, maintenant je ne peux plus. Je pleure et je suis désespérée de ne pouvoir apporter aucun soutien aux gens qui souffrent. J'ai souvent l'impression que je pleure pour les autres dans ce temps-là. Comme si les larmes qui sont retenus pas d'autres, sortent par mes yeux. Comme si leur tristesse, leur désespoir, devait absolument être exprimé et passait par moi, quand je suis là. C'est très dur à vivre. Je suis capable pourtant, mais pas toujours, pas en ce moment. Je dois refaire mes forces et mon énergie avant. Alors, je ne serai pas là demain. Mais, depuis l'annonce de sa maladie, et même avant, depuis que je connais cette famille en fait, je suis de tout coeur avec eux. Ils doivent bien le sentir...
Ce que je vois dans tout ça, dans tous les problèmes des gens, de chacun, c'est que la vie et le monde se sont heurtés et dissociés. Complètement disloqués. Totalement. Un vrai clash, comme on dit en anglais. La séparation est amorcée depuis longtemps, trop longtemps. Reste à voir si on peut les réunir, les unir autrement, pour qu'ils soient plus forts que jamais.
La vie est si belle !
Mais le monde, lui, est malade et il doit guérir pour s'unir à la vie.
Quel est le rapport avec Jean Liedloff, me direz-vous ?
Tout. Son livre, ses observations, sa vie.
Le fait que c'est dans la première relation humaine que nous vivons, celle avec notre mère donc, que nous bâtissons notre être tout entier, et notre vie présente et future. Tout le noyau est là. Offrir aux mères le soutien essentiel pour bâtir cette relation d'amour inconditionnel, leur offrir le temps et l'espace nécessaire afin qu'elles puissent vivre réellement et entièrement leur maternité, un véritable maternage, là est le rapport. Sans la réussite de cette relation unique et nécessaire à tout petit humain, sans le soutien de l'entourage, de la société pour la mère et le père, il est impossible de changer le monde pour le mieux. C'est le noyau, c'est la base.
À suivre... je suis triste... et crevée, il est minuit et quart, on est déjà demain, je vais au lit !
Edith