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jeudi 22 novembre 2012

Radical Unschooling au Symposium AQED 2012

Comme j'en avais parlé ici, nous avons été invités à offrir une présentation lors du Symposium AQED 2012. Notre vécu, c'est pourquoi nous sommes passés de l'école au radical unschooling, et comment, et les défis relevés. (On l'a raconté un peu ici en mars dernier.)
Bien des gens s'y intéressent, nous demandent, se questionnent. Nous écrivons sur le sujet depuis quelques années déjà. Après des années à partager ce que nous découvrons, notre enthousiasme, nos témoignages, dans notre cuisine et ailleurs, nous poursuivons lors de rencontres en personne ou en ligne (blog, facebook, listes de discussion...). Partout où nous allons, on veut savoir. Après dix ans de ce journal familial dont trois sur le web, le titre de notre présentation nous est venu tout de suite: 
J'OSE la vie ! le radical unschooling
J'étais ravie quand notre aîné a annoncé qu'il venait animer la rencontre avec moi ! Nous allions partir pour quelques jours, en famille, avec un programme plutôt chargé:
  • 31 mai: concert à Place des Arts, Symphony of the Goddesses
  • 1er juin: visite de la librairie Biosfaire qui est à vendre. Rencontre avec Renée Demers et intéressante discussion dans un petit parc des environs. On y a pris tous les exemplaires restants au Canada du livre ...Et je ne suis jamais allé à l'école qu'on avait commandé spécialement.
  • 2 juin: Symposium AQED.
  • 3 juin: Occupy Education au Centre Communidée
Nous avons pu réaliser ce séjour dans la région montréalaise grâce à la famille de Kathy et Donald qui nous ont gentiment accueillis pour quatre nuits. Ce qui nous a offert de bons moments de repas partage, de causeries et de Smallville avec leurs filles. ;-)

2 juin 2012, Symposium AQED
Une petite heure, insuffisante pour se présenter, témoigner, répondre aux questions. Nous avons conclu les 2 premiers en moins de 10 minutes, nous consacrant surtout à répondre aux questions des gens qui s'étaient déplacés pour trouver infos et encouragement. 

De belles causeries avec Marilyn (Education Evolution)
photo: Melissa Bellemare
Je m'attendais à ce qu'il y ait 6 ou 7 parents. Je répondais à une maman inquiète quand mon fils est venu me dire que c'était l'heure. J'ai couru dans les corridors pour ne pas être en retard. Surprise, nous avons trouvé une salle comble: une trentaine de parents, deux enfants. J'ai annoncé que nous ne donnerions pas de cours, suggéré qu'on pousse un peu les tables pour s'asseoir en cercle, ensemble, AVEC tout le monde. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Jean-Pierre était avec nous... en tout cas, 
son nom était au tableau. Belle coïncidence.
Les questions ont fusé, les discussions ont surgi, le temps a filé.

Je ne donne pas de cours mais j'écris parfois au tableau, pour celles et ceux qui aiment voir et prendre des notes pour mieux se rappeler. Des citations, des mots clés, des suggestions de titres de livres et de sites internets, le nom de notre liste de discussion, celle de Sandra Dodd, en anglais,  fréquentée par des parents d'expérience. 
Pendant ce temps, notre fils répond aux mille questions.


Le temps a filé très vite, comme toujours quand on s'amuse, et quand on se dit les vraies choses, quand la connexion se fait.


Depuis, des parents nous ont rejoint de différentes façons. On sent que le sujet commence à être un petit peu mieux connu, mieux compris, mieux senti. Du coup, le respect de l'enfant et le bien-être de chacun est au rendez-vous. Depuis notre rencontre, ce 2 juin, des mamans en parlent sur leurs blogs, ici, ici, et ici (entre autres). Depuis qu'on a pris le temps de répondre à leurs questions et questionnements, de leur offrir soutien et témoignage. Comme d'autres parents l'ont fait pour nous. Avec la différence que nous avons dû chercher beaucoup plus longtemps pour trouver. Et apprendre une nouvelle langue, aussi.


Je pensais pouvoir raconter ici tout ce qu'on a partagé lors de cette rencontre, mais ce n'est pas possible. D'abord, je ne peux me rappeler de tout, ça fait déjà presque six mois. J'ai eu beaucoup moins de temps pour écrire ici depuis car mes moments d'écriture, je les souvent ai passés sur la liste.

Avec Léandre, après sa conférence avec sa fille, Déirdre.
Il se rappelle de vous, Kathy, Donald. :-)
photo: Melissa Bellemare
Vous pouvez quand même trouver la plupart des suggestions que j'ai faites ce jour-là, ici, sur ce blog, dans la colonne de droite. Sinon, j'avais pris quelques notes avant la rencontre. Une partie de ce que nous y avons partagé :                                           
  • « Primum, non nocere » - D'abord, ne pas nuire~Hippocrate
  • Être utile, ou à tout le moins ne pas nuire, à nos enfants, dans leurs apprentissages. 
  • « Vivre, c'est apprendre, et c'est impossible à éviter. » ~ Édith Chabot-L.
  • Dans radical unschooling, 'radical' est pour racine : la racine même de l'apprentissage et de ce choix de ne pas scolariser. Plus au sujet de la terminologie ici.
  • Le radical unschooling, c'est choisir de mettre la relation avec l'enfant AVANT toute autre chose. 
  • C'est accompagner l'enfant dans ce qu'il aime, lui, dans ce qu'il veut apprendre, lui, sans tenter, même subtilement, d'imposer quelque chose qu'on veut, nous.
  • Concernant l'apprentissage de la lecture, ou autre: on ne peut pas construire quelque chose à l'intérieur de quelqu'un d'autre. C'est l'apprenant qui apprend.
  • Jamais un parent ne regrette d'avoir commencé le unschooling, les regrets sont toujours de ne l'avoir pas su, saisi, vécu avant. Quelques témoignages, ici.
  • On a invités nos enfants dans notre vie, parce qu'on avait un trop plein d'amour à partager, parce qu'on trouve la vie si belle qu'on désirait la faire découvrir à d'autres, et la redécouvrir AVEC eux. 
  • On n'a pas invité des enfants dans notre vie pour payer nos dettes ou éponger les déficits des générations précédentes (dettes sociales, écologiques, émotionnelles, de santé, financières, politiques ou autres).
  • Les enfants n'ont pas de date de péremption.
  • Quand on a invité des enfants dans notre vie, Stéphane et moi, on a choisi de VIVRE AVEC eux. 
  • On n'a pas choisi de déléguer leur éducation ou leur instruction à d'autres ;
  • On n'a pas choisi de vivre SANS nos enfants; 
  • On n'a pas choisi de vivre CONTRE nos enfants;
  • On n'a pas choisi de les envoyer vivre ailleurs les jours de semaine;
  • On n'a pas choisi de ne plus vivre AVEC eux lorsqu'ils auraient 5 ans, 12 ans, 16 ans ou 18 ans.
  • On les a invités. 
  • Notre foyer est leur foyer. Ils y sont invités, ils le seront toujours. 
  • Nous avons toujours souhaité qu'ils soient bien ici, chez eux, et qu'ils se sentent bien à l'aise d'y être, d'en sortir et d'y revenir, comme bon leur semble. Tout comme nous. 
  • Lorsqu'ils quittent, pour faire des visites, jouer chez des copains, travailler, apprendre, faire un film, du wwoofing, voyager, ou faire un bout de vie ailleurs, ils savent qu'ils sont toujours chez eux ici. De la sorte, nous le souhaitons, ils choisiront, iront, reviendront toujours vers mieux, plutôt que d'accepter quoi que ce soit d'inacceptable ou de moins que ce dans quoi ils sont bien. 
  • Ils sont libres de choisir ce qu'ils veulent apprendre et vivre, où, comment, quand ils veulent le faire. Seuls, avec nous, ou avec d'autres personnes qui leur semblent mieux placés pour ce faire. C'est aussi cela, pour nous, le unschooling.
Edith

vendredi 11 mars 2011

On parle de unschooling au Québec ! ENFIN !

ENFIN, on parle de UNSCHOOLING au Québec. Et sur un site assez fréquenté, si j'en crois ce qu'on y dit.

The Legend Of Zelda - Ocarina Of Time
Bon, je dis enfin mais je sais bien que c'est pas la première fois qu'on en parle ! Bien des gens ont écrit sur le sujet. En anglais surtout, direz-vous !  
Évidemment, puisque les anglophones sont très majoritaires en Amérique du Nord. Faudrait apprendre l'anglais que je disais à une amie ce matin*! Mais, je sais bien à quel point ça peut être difficile quand on est une mère déjà occupée à temps plein par notre engagement de parent, en plus d'avoir le cerveau bien trop rempli par tous ces trucs à régler et à gérer dans une société telle que la nôtre. Je le sais parce que je le vis et parce que, depuis quelques années, j'essaie d'apprendre l'anglais EN PLUS (et bien d'autres choses) moi aussi!  Et je me débrouille pas mal maintenant mais c'est rien à côté de la vitesse grand V à laquelle nos fils l'ont appris eux, juste en vivant et en jouant (au Nintendo surtout). Le unschooling, c'est ça, entre autres.

On en a parlé en français aussi. Plusieurs fois. Léandre Bergeron, entre autres, le sait bien puisqu'il a essayé et pas qu'une fois. Qui a écouté ? Je veux dire qui, surtout, a entendu ? Car, comme le dit le dicton: « Y'a pas plus sourd que celui qui entend ! » (variante du dicton original que j'ai entendue d'une vieille dame il y a quelques années et que j'ai trouvé plus amusante et bien vraie) 
En tout cas, nous étions quelques-uns en 2001 (ou était-ce en 2002 ?), lors d'une rencontre chez Donald qui l'avait invité pour venir bavarder un moment avec des gens de Québec, autour d'un repas partage. Léandre, généreux, nous avait offert une copie de son plus récent manuscrit dans lequel il partageait ses pensées et des bouts de sa vie avec ses libres filles d'Abitibi-Hill. Quelle belle soirée dont je me souviens encore ! Le printemps suivant, il revenait nous voir avec, cette fois, des caisses pleines de son nouveau livre qu'il allait présenter au Salon du Livre de Québec. Le lendemain, devant le stand des Éditions VLB, Jérôme (qui avait alors 4 ou 5 ans), fatigué de marcher, s'allongeait sur le sol pour se reposer un moment. Léandre a alors traversé du côté public pour demander aux visiteurs de faire attention et de laisser le tapis rouge à notre petit garçon qui en avait besoin. Il déclarait : « voilà l'enfance, voilà la vraie vie ! »

Il n'y a pas eu que lui, bien entendu. Plusieurs autres ont aussi parlé de unschooling autour d'eux mais c'est difficile, car ça fait peur. Déjà de le vivre dans un monde si conformiste et apeuré... Je l'ai bien vu lorsque j'animais des déjeuners-mamans pour le GEM-Québec à une certaine époque. Dès que le sujet se pointait, qu'une étincelle allait s'allumer, il y avait quelqu'une (ou plus) pour l'éteindre à grand seau de cette peur bien ancrée en nous par la croyance populaire que les petits humains naissent incorrects et qu'il est de notre devoir de parents de les corriger. Je le sais, on me l'a fait croire à moi aussi. Quelle tristesse !

Et la tristesse encore, ça passerait, un jour, on sécherait nos larmes. Mais la violence qu'on fait à nos enfants en les forçant à obéir, à apprendre pour nous plaire, pour ne pas nous déranger aussi, toujours pour plus tard, pour faire comme tout le monde, pour endurer, pour s'endurcir, pour un diplôme, pour une job, pour du fric... ouash ! Propagande de survie.

J'ai fini par laisser tomber l'animation de ces rencontres et nous avons continué d'expérimenter de plus en plus le unschooling qui, naturellement, faisait partie de nous depuis toujours. Et on a réalisé que le unschooling, c'est comme la liberté. Facile à dire, je sais. Mais ce que je veux dire en fait c'est que le vieil adage « Notre liberté finit où commence celle de l'autre », c'est de la m.... ! Et c'est faux ! Notre liberté (on le sait pour l'avoir vécu à plein et depuis longtemps) ne finit pas où commence celle de l'autre, elle grandit dès que l'autre décide d'honorer la sienne, de l'accepter, de la vivre à plein, lui aussi ! C'est ça la réalité. Essayez pour voir.

Bon, je me calme et je vous parle un peu de cette vidéo que vous pouvez voir en cliquant sur le lien dans l'introduction de ce billet. Il s'agit du 12è webépisode de la déséducation dans lequel on peut voir (et entendre !) Marike Reid-Gaudet, Marilyn Rowe et Thierry Pardo (dont j'avais bien hâte de voir le visage). C'est bon de les entendre tous les trois. Et ce qui est aussi sinon plus génial, c'est que madame Reid-Gaudet a communiqué avec John Taylor Gatto, hier. Oui, madame ! Elle est à organiser une conférence qui sera donnée par ce grand monsieur du unschooling en mai prochain à Montréal. Trop cool, youpi !!!

ENFIN, on va parler de unschooling, du vrai (j'espère). Enfin, on va ouvrir une porte aux parents, une porte où ils pourront entrer et voir qu'il y a autre chose, une autre façon de penser, une façon de vivre. Et les parents, à leur tour, pourront ouvrir cette porte à leurs enfants, ouvrir une porte sur la sortie de secours pour échapper à l'école, cette prison qu'est la « scolarisation obligatoire ».

En tout cas, en attendant d'être à nouveau inspirés par les mots de monsieur Gatto, en attendant de trouver d'autres parents, d'autres familles, avec qui s'offrir mutuellement le soutien social essentiel, nous allons continuer d'y mettre nos énergies et nos efforts ici, sur ce blog, et ailleurs. Car nous l'avons assez vue et entendue autour de nous, partout où nous passons, cette recherche d'un mieux-être chez les familles. Bien des gens que nous rencontrons ont tellement mais tellement de questions sur le sujet (comme nous au début), car ils ont tellement, mais tellement envie de se sortir eux aussi de leur prison scolarisante, sclérosante, sociétarisante (comme nous avant) mais ils ne savent tellement, mais tellement pas comment (c'est ce qu'on pensait au début). En fait, je me rappelle et je crois que ce n'est pas qu'ils ne savent pas comment. C'est plutôt, pour la majorité, qu'ils n'ont tellement mais tellement pas de soutien pour explorer la vraie vie, c'est ça une grosse partie du problème. Alors, continuons. Parlons-en. Et agissons !

Edith

*Et pour celles et ceux qui auraient envie d'apprendre l'anglais tout en apprenant à connaître John T. Gatto, ils peuvent écouter cette interview. Plusieurs fois, au besoin. On sait jamais, ça pourrait marcher. ;-) Après, on peut vérifier ses connaissances en lisant l'article Against school que j'avais beaucoup apprécié lors de sa publication dans Harper's Magazine, même si à l'époque, lire un tel texte en anglais, ça me donnait un de ces mal de tête, ouille !