Comme j'en avais parlé ici, nous avons été invités à offrir une présentation lors du Symposium AQED 2012. Notre vécu, c'est pourquoi nous sommes passés de l'école au radical unschooling, et comment, et les défis relevés. (On l'a raconté un peu ici en mars dernier.)
Bien des gens s'y intéressent, nous demandent, se questionnent. Nous écrivons sur le sujet depuis quelques années déjà. Après des années à partager ce que nous découvrons, notre enthousiasme, nos témoignages, dans notre cuisine et ailleurs, nous poursuivons lors de rencontres en personne ou en ligne (blog, facebook, listes de discussion...). Partout où nous allons, on veut savoir. Après dix ans de ce journal familial dont trois sur le web, le titre de notre présentation nous est venu tout de suite:
J'OSE la vie ! le radical unschooling
J'étais ravie quand notre aîné a annoncé qu'il venait animer la rencontre avec moi ! Nous allions partir pour quelques jours, en famille, avec un programme plutôt chargé:
- 31 mai: concert à Place des Arts, Symphony of the Goddesses
- 1er juin: visite de la librairie Biosfaire qui est à vendre. Rencontre avec Renée Demers et intéressante discussion dans un petit parc des environs. On y a pris tous les exemplaires restants au Canada du livre ...Et je ne suis jamais allé à l'école qu'on avait commandé spécialement.
- 2 juin: Symposium AQED.
- 3 juin: Occupy Education au Centre Communidée.
Nous avons pu réaliser ce séjour dans la région montréalaise grâce à la famille de Kathy et Donald qui nous ont gentiment accueillis pour quatre nuits. Ce qui nous a offert de bons moments de repas partage, de causeries et de Smallville avec leurs filles. ;-)
2 juin 2012, Symposium AQED
![]() |
De belles causeries avec Marilyn (Education Evolution) photo: Melissa Bellemare |
Je m'attendais à ce qu'il y ait 6 ou 7 parents. Je répondais à une maman inquiète quand mon fils est venu me dire que c'était l'heure. J'ai couru dans les corridors pour ne pas être en retard. Surprise, nous avons trouvé une salle comble: une trentaine de parents, deux enfants. J'ai annoncé que nous ne donnerions pas de cours, suggéré qu'on pousse un peu les tables pour s'asseoir en cercle, ensemble, AVEC tout le monde. Aussitôt dit, aussitôt fait.
![]() |
Jean-Pierre était avec nous... en tout cas, son nom était au tableau. Belle coïncidence. |
Je ne donne pas de cours mais j'écris parfois au tableau, pour celles et ceux qui aiment voir et prendre des notes pour mieux se rappeler. Des citations, des mots clés, des suggestions de titres de livres et de sites internets, le nom de notre liste de discussion, celle de Sandra Dodd, en anglais, fréquentée par des parents d'expérience.
Pendant ce temps, notre fils répond aux mille questions.
Le temps a filé très vite, comme toujours quand on s'amuse, et quand on se dit les vraies choses, quand la connexion se fait.
Depuis, des parents nous ont rejoint de différentes façons. On sent que le sujet commence à être un petit peu mieux connu, mieux compris, mieux senti. Du coup, le respect de l'enfant et le bien-être de chacun est au rendez-vous. Depuis notre rencontre, ce 2 juin, des mamans en parlent sur leurs blogs, ici, ici, et ici (entre autres). Depuis qu'on a pris le temps de répondre à leurs questions et questionnements, de leur offrir soutien et témoignage. Comme d'autres parents l'ont fait pour nous. Avec la différence que nous avons dû chercher beaucoup plus longtemps pour trouver. Et apprendre une nouvelle langue, aussi.
Je pensais pouvoir raconter ici tout ce qu'on a partagé lors de cette rencontre, mais ce n'est pas possible. D'abord, je ne peux me rappeler de tout, ça fait déjà presque six mois. J'ai eu beaucoup moins de temps pour écrire ici depuis car mes moments d'écriture, je les souvent ai passés sur la liste.
![]() |
Avec Léandre, après sa conférence avec sa fille, Déirdre. Il se rappelle de vous, Kathy, Donald. :-) photo: Melissa Bellemare |
Edith
- « Primum, non nocere » - D'abord, ne pas nuire. ~Hippocrate
- Être utile, ou à tout le moins ne pas nuire, à nos enfants, dans leurs apprentissages.
- « Vivre, c'est apprendre, et c'est impossible à éviter. » ~ Édith Chabot-L.
- Dans radical unschooling, 'radical' est pour racine : la racine même de l'apprentissage et de ce choix de ne pas scolariser. Plus au sujet de la terminologie ici.
- Le radical unschooling, c'est choisir de mettre la relation avec l'enfant AVANT toute autre chose.
- C'est accompagner l'enfant dans ce qu'il aime, lui, dans ce qu'il veut apprendre, lui, sans tenter, même subtilement, d'imposer quelque chose qu'on veut, nous.
- Concernant l'apprentissage de la lecture, ou autre: on ne peut pas construire quelque chose à l'intérieur de quelqu'un d'autre. C'est l'apprenant qui apprend.
- Jamais un parent ne regrette d'avoir commencé le unschooling, les regrets sont toujours de ne l'avoir pas su, saisi, vécu avant. Quelques témoignages, ici.
- On a invités nos enfants dans notre vie, parce qu'on avait un trop plein d'amour à partager, parce qu'on trouve la vie si belle qu'on désirait la faire découvrir à d'autres, et la redécouvrir AVEC eux.
- On n'a pas invité des enfants dans notre vie pour payer nos dettes ou éponger les déficits des générations précédentes (dettes sociales, écologiques, émotionnelles, de santé, financières, politiques ou autres).
- Les enfants n'ont pas de date de péremption.
- Quand on a invité des enfants dans notre vie, Stéphane et moi, on a choisi de VIVRE AVEC eux.
- On n'a pas choisi de déléguer leur éducation ou leur instruction à d'autres ;
- On n'a pas choisi de vivre SANS nos enfants;
- On n'a pas choisi de vivre CONTRE nos enfants;
- On n'a pas choisi de les envoyer vivre ailleurs les jours de semaine;
- On n'a pas choisi de ne plus vivre AVEC eux lorsqu'ils auraient 5 ans, 12 ans, 16 ans ou 18 ans.
- On les a invités.
- Notre foyer est leur foyer. Ils y sont invités, ils le seront toujours.
- Nous avons toujours souhaité qu'ils soient bien ici, chez eux, et qu'ils se sentent bien à l'aise d'y être, d'en sortir et d'y revenir, comme bon leur semble. Tout comme nous.
- Lorsqu'ils quittent, pour faire des visites, jouer chez des copains, travailler, apprendre, faire un film, du wwoofing, voyager, ou faire un bout de vie ailleurs, ils savent qu'ils sont toujours chez eux ici. De la sorte, nous le souhaitons, ils choisiront, iront, reviendront toujours vers mieux, plutôt que d'accepter quoi que ce soit d'inacceptable ou de moins que ce dans quoi ils sont bien.
- Ils sont libres de choisir ce qu'ils veulent apprendre et vivre, où, comment, quand ils veulent le faire. Seuls, avec nous, ou avec d'autres personnes qui leur semblent mieux placés pour ce faire. C'est aussi cela, pour nous, le unschooling.