vendredi 11 mars 2011

On parle de unschooling au Québec ! ENFIN !

ENFIN, on parle de UNSCHOOLING au Québec. Et sur un site assez fréquenté, si j'en crois ce qu'on y dit.

The Legend Of Zelda - Ocarina Of Time
Bon, je dis enfin mais je sais bien que c'est pas la première fois qu'on en parle ! Bien des gens ont écrit sur le sujet. En anglais surtout, direz-vous !  
Évidemment, puisque les anglophones sont très majoritaires en Amérique du Nord. Faudrait apprendre l'anglais que je disais à une amie ce matin*! Mais, je sais bien à quel point ça peut être difficile quand on est une mère déjà occupée à temps plein par notre engagement de parent, en plus d'avoir le cerveau bien trop rempli par tous ces trucs à régler et à gérer dans une société telle que la nôtre. Je le sais parce que je le vis et parce que, depuis quelques années, j'essaie d'apprendre l'anglais EN PLUS (et bien d'autres choses) moi aussi!  Et je me débrouille pas mal maintenant mais c'est rien à côté de la vitesse grand V à laquelle nos fils l'ont appris eux, juste en vivant et en jouant (au Nintendo surtout). Le unschooling, c'est ça, entre autres.

On en a parlé en français aussi. Plusieurs fois. Léandre Bergeron, entre autres, le sait bien puisqu'il a essayé et pas qu'une fois. Qui a écouté ? Je veux dire qui, surtout, a entendu ? Car, comme le dit le dicton: « Y'a pas plus sourd que celui qui entend ! » (variante du dicton original que j'ai entendue d'une vieille dame il y a quelques années et que j'ai trouvé plus amusante et bien vraie) 
En tout cas, nous étions quelques-uns en 2001 (ou était-ce en 2002 ?), lors d'une rencontre chez Donald qui l'avait invité pour venir bavarder un moment avec des gens de Québec, autour d'un repas partage. Léandre, généreux, nous avait offert une copie de son plus récent manuscrit dans lequel il partageait ses pensées et des bouts de sa vie avec ses libres filles d'Abitibi-Hill. Quelle belle soirée dont je me souviens encore ! Le printemps suivant, il revenait nous voir avec, cette fois, des caisses pleines de son nouveau livre qu'il allait présenter au Salon du Livre de Québec. Le lendemain, devant le stand des Éditions VLB, Jérôme (qui avait alors 4 ou 5 ans), fatigué de marcher, s'allongeait sur le sol pour se reposer un moment. Léandre a alors traversé du côté public pour demander aux visiteurs de faire attention et de laisser le tapis rouge à notre petit garçon qui en avait besoin. Il déclarait : « voilà l'enfance, voilà la vraie vie ! »

Il n'y a pas eu que lui, bien entendu. Plusieurs autres ont aussi parlé de unschooling autour d'eux mais c'est difficile, car ça fait peur. Déjà de le vivre dans un monde si conformiste et apeuré... Je l'ai bien vu lorsque j'animais des déjeuners-mamans pour le GEM-Québec à une certaine époque. Dès que le sujet se pointait, qu'une étincelle allait s'allumer, il y avait quelqu'une (ou plus) pour l'éteindre à grand seau de cette peur bien ancrée en nous par la croyance populaire que les petits humains naissent incorrects et qu'il est de notre devoir de parents de les corriger. Je le sais, on me l'a fait croire à moi aussi. Quelle tristesse !

Et la tristesse encore, ça passerait, un jour, on sécherait nos larmes. Mais la violence qu'on fait à nos enfants en les forçant à obéir, à apprendre pour nous plaire, pour ne pas nous déranger aussi, toujours pour plus tard, pour faire comme tout le monde, pour endurer, pour s'endurcir, pour un diplôme, pour une job, pour du fric... ouash ! Propagande de survie.

J'ai fini par laisser tomber l'animation de ces rencontres et nous avons continué d'expérimenter de plus en plus le unschooling qui, naturellement, faisait partie de nous depuis toujours. Et on a réalisé que le unschooling, c'est comme la liberté. Facile à dire, je sais. Mais ce que je veux dire en fait c'est que le vieil adage « Notre liberté finit où commence celle de l'autre », c'est de la m.... ! Et c'est faux ! Notre liberté (on le sait pour l'avoir vécu à plein et depuis longtemps) ne finit pas où commence celle de l'autre, elle grandit dès que l'autre décide d'honorer la sienne, de l'accepter, de la vivre à plein, lui aussi ! C'est ça la réalité. Essayez pour voir.

Bon, je me calme et je vous parle un peu de cette vidéo que vous pouvez voir en cliquant sur le lien dans l'introduction de ce billet. Il s'agit du 12è webépisode de la déséducation dans lequel on peut voir (et entendre !) Marike Reid-Gaudet, Marilyn Rowe et Thierry Pardo (dont j'avais bien hâte de voir le visage). C'est bon de les entendre tous les trois. Et ce qui est aussi sinon plus génial, c'est que madame Reid-Gaudet a communiqué avec John Taylor Gatto, hier. Oui, madame ! Elle est à organiser une conférence qui sera donnée par ce grand monsieur du unschooling en mai prochain à Montréal. Trop cool, youpi !!!

ENFIN, on va parler de unschooling, du vrai (j'espère). Enfin, on va ouvrir une porte aux parents, une porte où ils pourront entrer et voir qu'il y a autre chose, une autre façon de penser, une façon de vivre. Et les parents, à leur tour, pourront ouvrir cette porte à leurs enfants, ouvrir une porte sur la sortie de secours pour échapper à l'école, cette prison qu'est la « scolarisation obligatoire ».

En tout cas, en attendant d'être à nouveau inspirés par les mots de monsieur Gatto, en attendant de trouver d'autres parents, d'autres familles, avec qui s'offrir mutuellement le soutien social essentiel, nous allons continuer d'y mettre nos énergies et nos efforts ici, sur ce blog, et ailleurs. Car nous l'avons assez vue et entendue autour de nous, partout où nous passons, cette recherche d'un mieux-être chez les familles. Bien des gens que nous rencontrons ont tellement mais tellement de questions sur le sujet (comme nous au début), car ils ont tellement, mais tellement envie de se sortir eux aussi de leur prison scolarisante, sclérosante, sociétarisante (comme nous avant) mais ils ne savent tellement, mais tellement pas comment (c'est ce qu'on pensait au début). En fait, je me rappelle et je crois que ce n'est pas qu'ils ne savent pas comment. C'est plutôt, pour la majorité, qu'ils n'ont tellement mais tellement pas de soutien pour explorer la vraie vie, c'est ça une grosse partie du problème. Alors, continuons. Parlons-en. Et agissons !

Edith

*Et pour celles et ceux qui auraient envie d'apprendre l'anglais tout en apprenant à connaître John T. Gatto, ils peuvent écouter cette interview. Plusieurs fois, au besoin. On sait jamais, ça pourrait marcher. ;-) Après, on peut vérifier ses connaissances en lisant l'article Against school que j'avais beaucoup apprécié lors de sa publication dans Harper's Magazine, même si à l'époque, lire un tel texte en anglais, ça me donnait un de ces mal de tête, ouille !

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