Une maman (zen) a publié, ici, la première partie d'un article sur la non-scolarisation, présentant l'historique de l'école publique et obligatoire telle qu'on la connaît aujourd'hui, ainsi que certaines alternatives, dont le unschooling.
Suite à cette lecture, j'ai envie de partager avec vous mes observations et réflexions.
Un commentaire laissé sur la page de l'article m'a donné l'opportunité de partager un peu notre vécu, préciser et clarifier certaines données, afin que nos concitoyens québécois soient mieux informés, ou, s'ils le désirent, qu'ils se permettent de prendre le temps d'observer et d'en apprendre
plus sur cette attitude devant l'enfant, ce choix de vie, qu'est le
unschooling.
Voici donc les commentaires que j'ai publiés aussi sur la page de l'article en question.
Merci pour cet article bien documenté qui présente, du point de
vue de plusieurs auteurs sur le sujet, des alternatives à l’école
obligatoire, dont le 'unschooling', celui que nous avons choisi, car c’est
la vie, le chemin que nous empruntions naturellement. Apprendre est
impossible à éviter, et nous avons observé que dans la vie, dans le vrai
monde, plutôt que dans le vase clos de l’école, c’est non seulement
inévitable, mais plus joyeux !
Personnellement, je n’ai vu nulle part dans les mots de l’auteure de
cet article quoi que ce soit qui puisse donner à penser qu’elle aurait
la croyance que l’école soit une conspiration. Sinon, peut-être, les
citations de John T. Gatto ? Enseignant lui-même, il a vu ce qu’il a vu
et l’a partagé, ainsi que ses réflexions. Chose que j’apprécie chez
l’humain.
Il n’est pas le seul professionnel à avoir fait semblables
observations. En faisant de la recherche sur le sujet, on en trouve
plusieurs, dont certains sont cités ici, à juste titre, à commencer par
John Holt, enseignant et chercheur. En français, on peut lire
Jean-Pierre Lepri, qui après avoir servi l’Éducation nationale (en
France) une cinquantaine d’année, docteur en éducation et sociologie, a
publié chez l’Instant Présent : « La fin de l’éducation ? Commencements…
».
Et l’enthousiasmant témoignage d’André Stern: « …Et je ne suis jamais allé à l’école – Histoire d’une enfance heureuse » (Actes Sud – 2011),
où à la fin, il répond à toutes ces questions que les gens nous posent,
celles auxquelles nos enfants ont répondu aussi, si souvent. C’est aux
pages 148-150: « Et si tu avais voulu devenir médecin, avocat,
ingénieur ou architecte? »
Cela dit, je me dis que pour qui y trouve son bonheur, l’école est
toujours là. À chacun de faire le choix d’utiliser ou pas les services
proposés.
En commentaire, quelqu'un exprimait que certaines réalisations seraient difficiles si l'enfant reste auprès de sa mère.
Je reviens sur certaines parties, ci-dessous.
D’abord, sur ces ‘réalisations’:
« s’épanouir, élargir leurs horizons, socialiser avec d’autres de leur âge »
--> (J’ajouterais: et de tous âges). J’ai eu la chance
d’observer, chaque jour, comme elles font partie de l’humain dès la
naissance.
Et celle-ci:
« et apprendre à fonctionner dans un cadre bien spécifique (horaire, travail, respect…) »
--> J’ai vu qu’elles s’apprennent naturellement et s’intègrent
aisément dans la vie, juste du fait qu’il y a différentes structures
partout, autant dans la famille, différemment selon le moment ou
l’endroit où l’on vit, que partout ailleurs.
Aussi, j’ai observé, depuis une vingtaine d’années, chez nos enfants et
plusieurs autres (et chez les adultes), comme toutes les connaissances
et compétences sont acquises de façon toute naturelle, avec
enthousiasme, lorsqu’elles viennent d’un élan spontané intérieur plutôt
qu’imposées de l’extérieur.
Quant à la partie:
« toutes ces réalisations sont difficiles lorsque l’enfant reste auprès de sa mère.»
--> En lisant l’article, je n’ai pas vu où il serait écrit que l’enfant resterait uniquement auprès de sa mère. Je ne connais pas l’auteure de cet article mais chez nous – comme dans d’autres familles unschooling – on a choisi de ne pas confiner nos enfants dans une pièce unique, ni de leur demander de s’asseoir devant un plan de travail pour écouter, lire ou écrire, plusieurs heures chaque jour. Cependant, ils l’ont fait naturellement, quand ils ont eu envie d’apprendre ou de faire quelque chose qui se fasse mieux assis à une table ou un bureau, dedans ou dehors, ou à la bibliothèque, ou chez les grand-parents. Ils le font toujours. Nos enfants ne sont pas restés qu’à la maison, avec maman. (Ils ont un papa aussi !
Ils sont sortis tous les jours, avec un parent la plupart du temps au
début, mais sans nous aussi, en grandissant, heureux de vivre leur
autonomie. Ils ont des amis, rencontrent des gens partout, comme tout le
monde.
Ce questionnement (qui me semble bien normal) me fait sourire
maintenant car, avec mon esprit scolarisé, il m’était arrivé, parfois,
de ne plus prendre le temps d’observer. En le faisant, j’ai bien vu que
ces enfants, comme tous les autres, ont des voisins de tous âges, des
cousins, des tantes, des oncles, des grand-parents… déjà, ça fait pas
mal de monde avec qui vivre, découvrir, et apprendre.
Et j’ai pu voir alors qu’ils vont faire les achats, et chez le
dentiste, et au cinéma, au concert, au musée, aux conférences, aux
rencontres du club d’astronomie (ou autre), en randonnée, aux
expositions, et en voyage, comme tous les autres enfants, aussi.
Nos enfants ont eu accès à des dizaines d’adultes, chacun selon leurs
intérêts, leurs champs de compétences et leurs disponibilités. Nous
avons préféré cela (plutôt que le ratio scolaire d’un adulte de
référence pour 15 ou 20 enfants), pour répondre à leur soif innée
d’apprendre et de comprendre le monde dans lequel ils sont nés, pour les
aider à trouver des réponses et à poursuivre leur réflexion et leurs
recherches sur toutes ces questions qui leur venaient constamment.
(photo: J'OSE la vie ! - 2013) |
Et je profite de l’occasion pour remercier tous les parents, amis, voisins, collègues, techniciens et professionnels rencontrés ici et là, pour leur ouverture et leurs partages.
Merci !
Édith