dimanche 6 novembre 2011

Paul Mc Cartney le chanteur, le musicien, le unschooler ?

J'aime Paul McCartney. 
Je sais, vous le savez si vous suivez ce blog depuis un bout. 
J'AIME Paul McCartney et plus j'en apprends à son sujet, plus je l'aime. 

Je suis assise au soleil sur la terrasse - c'est novembre à Québec mais on a un sursis, on dirait, en souhaitant que cet hiver n'en soit pas un - et je lis cette biographie écrite par Aurélien Allin publiée chez City Editions en 2005. 

Déjà six ans ! que je me suis dit en prenant le livre sur l'étagère de la bibliothèque Gabrielle Roy que nous visitions pour la première fois ce lundi soir d'octobre. Il s'est passé bien des choses dans la vie de Paul - et la mienne, et la vôtre - depuis six ans, mais bon, j'ai décidé quand même de l'emprunter pour voir. Voir si l'écriture de Allin me plairait et voir un peu dans le passé de cet homme si... gentil, bon,... je n'alignerai pas tous les qualificatifs, ça ne servirait à rien ni à personne. Tout le monde le connaît. 

Le premier soir, calée dans mes oreillers, j'ai dévoré le prologue; six pages de mots qui, s'ils n'avaient pas été écrits à Paris, en 2003, par Allin, et imprimés dans cette brique que je tenais entre les mains, auraient été les miens, à Montréal, en 2011. Si je n'avais pas vu le livre, et qu'on m'avait fait la lecture à voix haute, comme ça, un jour, j'aurais cru me trouver à l'intérieur de moi, ou alors j'aurais pensé que quelqu'un me lisait tout haut ce que j'ai vécu et pensé moi-même. J'étais subjuguée, et ravie.

Aujourd'hui, au soleil, c'était mon tour de lire à voix haute pour Oli et Stef dehors, dans la cour, quand je me suis sentie portée par un vent qui m'a poussée dedans, un instant. En fait, si j'ai décidé d'ouvrir le portable pour écrire, c'est pour vous confier quelques secrets, quelques extraits, qui vous donneront peut-être le goût à vous aussi de mieux connaître le passé de Macca, ou celui de vos enfants, ou même plutôt le vôtre, savoir d'où vous venez et ce que vous faites de ce bagage maintenant, ce qui vous conduira peut-être (en fait, j'espère), à mieux comprendre l'humain, et l'apprentissage, et la vie, tout simplement.

Voici donc Paul, le chanteur, le musicien et son passé de unschooler... ceci expliquant cela
Extraits :
p.2 (il parle de son père):

Paul ajoute:
"Il nous disait de ne jamais en faire trop. Tu peux boire mais ne deviens pas alcoolique. Tu peux fumer, mais n'exagère pas au point d'avoir un cancer."
Des garde-fous. Si une telle éducation peut paraître bien candide, voire irresponsable aux yeux de certains parents, l'écoute et la compréhension sont peut-être une alternative intéressante à la répression.


p. 23 (il parle de sa mère):
« Elle était très gentille, très aimante. Elle nous prenait souvent sur ses genoux et nous faisait des câlins. Oui, elle était très câline et je pense que nous étions très proches. […]

pp.25-27 (parlant de 1953, année où il a eu 11 ans)
Le jeune Paul, même s'il n'a rien contre l'école, ne parvient pas à accepter l'autorité ou les directives et reste un élève moyen. Il jette un regard assez dur sur cette époque:
« Je ne supportais pas de rester à mon bureau quand tous les autres enfants jouaient dehors.
Surtout que peu d'enfants qui vivaient dans le quartier allaient à l'Institut.
[…]
McCartney supporte donc assez mal l'école mais ne reste pas pour autant oisif et imperméable au savoir. C'est ainsi en grande partie grâce à la littérature qu'il va s'éduquer, appréciant notamment lire des pièces de Tennessee Williams ou Samuel Beckett. Ce besoin de lecture le poussait même à faire quinze minutes de marche supplémentaire chaque matin pour prendre le bus à son départ et avoir ses sièges favoris sur les derniers rangs de l'impériale !

La musique déjà

Durant son enfance, c'est avant tout à travers la musique que Paul va s'ouvrir au monde. […]
Paul passe des heures allongé par terre à écouter son père jouer au piano des airs connus de l'époque[...]
Au fil des années, James s'emploie ainsi à l'éducation musicale de Paul en lui apprenant à jouer au piano des morceaux comme Stumbling ou Stairway to Paradise. Mais James se refuse à lui apprendre à jouer du piano car il considère que, pour ce faire, il faut avoir recours à un vrai professeur et apprendre le solfège. Paul prend alors une dizaine de leçons chez une vieille dame mais il ne supporte pas qu'elle lui donne du travail à faire à la maison. Son refus des directives et de l'autorité dont il a fait preuve à l'école se retrouve dans cet enseignement et Paul devient à son tour un autodidacte du piano, comme son père.

Il n'a jamais su lire ni écrire la musique. Mais loin d'en ressentir une frustration, il le vit comme une bénédiction.
« Je soupçonne vaguement que [savoir lire et écrire la musique] modifierait ma façon de faire. »

pp.30-31
Une adolescence qui va définitivement s'orienter vers la musique, lorsque le 18 juin 1956 James offre une trompette à son fils aîné pour ses quatorze ans. Achetée chez Rushworth and Draper, elle donne à Paul l'opportunité de s'identifier aux quelques trompettistes stars de l'époque […], mais rapidement ses envies musicales vont le pousser à se séparer de ce cadeau. Désireux de chanter, Paul demande à son père l'autorisation d'échanger son cadeau contre une guitare acoustique, sa toute première six cordes, une Zénith. Mais peu conscient des obligations physiques de l'instrument, Paul le gaucher acquiert une guitare pour droitier et décide donc d'en jouer... à l'envers ! Ce qui n'est qu'un petit bout de bois, objet de tous ses désirs, devient rapidement son meilleur ami et il l'emporte partout avec lui, du salon à la salle de bains en passant par les toilettes. Rapidement, il apprend à jouer la plupart des classiques de l'époque, comme Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran, et songe tout aussi rapidement à composer ses premières chansons.

p.32
Mais pour Paul, il était impossible de savoir où cette guitare allait le mener. À force de s'entraîner, il commence à maîtriser pas mal d'accords, tous appris en autodidacte, et assouvit sa passion du rock'n'roll en reproduisant les standards. Peu à peu son jeu s'affirme. Il se procure une Rosati Lucky Seven qui avait la particularité handicapante de ne posséder que deux cordes:
« Quand j'en jouais, cela ne produisait pas des sons très mélodieux ! », rigole Paul.
C'est ainsi qu'en cette quatorzième année de sa vie, Paul McCartney écrit sa première chanson, I Lost My Little Girl.
[…]
L'influence de son père et le décès de sa mère ne firent qu'amplifier la part prise par la musique dans la vie de Paul, jusqu'à en devenir une obsession. Mais sans certains hasards et rencontres, son nom pourrait encore aujourd'hui être inconnu.

p.36
Peu à peu, il devient évident que Paul ne pourra se détacher de la musique, et même si son père n'imagine pas pour son fils une carrière de musicien, c'est pourtant Jim qui va en partie sceller le destin de Paul. Peu avant de lui offrir sa trompette, Jim avait ainsi inscrit ses fils à des leçons de piano, qui ne furent pas concluantes. Paul et Michael ne supportant pas de voir leurs copains jouer dehors tout l'été pendant qu'ils galéraient sur le clavier noir et blanc. Malgré ce premier échec, Jim poussa Paul à rejoindre le choeur de la cathédrale de Liverpool, mais celui-ci fit volontairement échouer l'audition en chantant faux !*
Il rejoignit le choeur de St Chad, à Penny Lane, et le quitta rapidement en faisant à nouveau jouer son refus constant de l'autorité dès lors que l'on toucherait à sa passion. […] Jim voit son fils lui échapper et tenter de ressembler aux Teddy boys de l'époque, ces jeunes loubards datés fifties qui s'apparenteraient en France aux blousons noirs. Mais malgré cette différence de vue, Paul ne tarif pas d'éloges sur l'apport immense de son père:
« Mon père avait énormément de musique en lui. Il nous a appris ce qu'étaient les harmonies, pas le concept ou des choses compliquées, mais il nous disait: "Cet air est l'harmonie de cet air." C'est comme ça que j'ai vite appris à chanter les harmonies, ce qui est ensuite devenu un de mes grands rôles au sein des Beatles.»
Au-delà de cet apprentissage des bases de la musique, Jim ouvre également les yeux de son fils sur l'importance de la basse. Fortement influencé par son propre père, Joe, qui en jouait dans une fanfare, Jim ne manque jamais de faire entendre cet instrument dans les chansons.
« On écoutait la radio et il me disait: "Tu entends ça ? Dum dum dum ? Ça s'appelle la basse." Il nous emmenait aussi voir des fanfares et on adorait ça. [...] »

p.38 (le 6 juillet 1957 - première rencontre avec Lennon)
Ce que McCartney ne peut pas encore savoir, c'est qu'il partage avec Lennon quelque chose qui deviendra un catalyseur immense pour leur future collaboration. Lennon affirme ainsi: 
« Je crois que j'ai pris un cours de guitare. Mais ça ressemblait tellement à l'école que j'ai abandonné. »
Autodidactes et réfractaires à l'autorité, ces deux-là semblent sortis du même moule.

pp.44-45
En cette année 1958, Paul, seize ans, bien décidé à renforcer ses talents et ses compétences musicales, décide de prendre à nouveau des leçons de piano, avec le soutien de son père. Évitant cette fois-ci la vieille dame "qui sent mauvais", Paul se décide pour un jeune professeur de dix-neuf ans.
« Il a essayé de me faire réapprendre les bases, mais à l'époque je commençais à composer mes propres chansons au piano. [...] J'avais déjà écrit la mélodie de When I'm Sixty Four (une chanson qui sera présente sur l'album Sergeant Pepper en 1967, nda), alors il m'était difficile de supporter ces leçons où je retournais au début. »
source : wikipédia
Une fois encore, Paul abandonne les leçons et préfère rester un autodidacte, comme son père. Avec John Lennon à ses côtés, ce choix se révèle pertinent.
[...]
Le duo se met alors en tête d'écrire ses propres chansons et donne ainsi naissance à ce qui allait devenir l'une des collaborations les plus connues et les plus prolifiques de l'histoire. Les deux copains sont encouragés en cela par leur indéfectible et commune quête de découverte et d'apprentissage de la musique. Paul apprend à John comment accorder une guitare, puis dès les premières semaines de leur amitié, ils arpentent Liverpool pour découvrir de nouveaux disques ou apprendre de nouveaux accords. McCartney a ainsi raconté qu'ils avaient traversé toute la ville pour rencontrer un garçon qui, leur avait-on dit, connaissait la si 7...

Et bien, si ça ressemble pas à de l'apprentissage informel, ça !
La prochaine fois, je vous raconte un peu John Lennon, tiens. ;-)

Edith

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont bienvenus.
(Note: tout commentaire irrespectueux sera supprimé.)